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Lectures
5 janvier 2022

Hamnet

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« Hamnet »

O’FARRELL Maggie

(Belfond)

 

Une femme, Agnès. Dont l’histoire s’articule de la fin du 16° siècle à la première moitié du 17°. Une femme libre, dans la mesure où on pouvait l’être en ce temps-là. Fille d’une sorte d’être sauvage, une mère qui parcourait les forêts du voisinage, celui de Stratford, une ville du centre de l’Angleterre. Comme sa mère, Agnès cueille les simples et soigne celles et ceux dont le corps et l’âme sont en souffrance. Et puis survient ce qui relève de l’improbable : la rencontre avec l’homme qui sera celui de sa vie. Un fils de gantiers qui deviendra le plus célèbre des dramaturges britanniques : William Shakespeare. Dont elle aura trois enfants, parmi lesquels Hamnet et Judith. William quitte Stratford pour Londres. Pour y faire le négoce de la ganterie. C’est du moins ce à quoi il s’est engagé devant son père. Mais il écrit, met en scène et joue les pièces qui lui valent le succès et ce qui ressemble à la fortune. A Stratford, la vie suit son cours. Agnès continue à cueillir les simples et préparer ses remèdes. Ses enfants grandissent. Jusqu’au jour où survient le Mal, et que ce Mal s’en prend aux jumeaux. Judith semble la plus fragile. C’est pourtant Hamnet qui en meurt. Une mort qui laissera Agnès exsangue, mais qui trouvera en elle la force de se rendre à Londres où, anonyme, elle assistera à une représentation d’une pièce de William : « Hamlet ».

« C’est lui. Ce n’est pas lui. C’est lui. Ce n’est pas lui. Cette pensée oscille devant elle comme un marteau. Son fils, son Hamnet, ou Hamlet, est mort, enterré dans le cimetière. Mort alors qu’il n’était qu’un enfant. Il n’est plus que blancheur à présent, ossements dans une tombe. Et pourtant, le voici, jeune homme à présent, comme il serait à cette heure s’il avait vécu, là sur scène, se mouvant avec la même démarche, parlant avec la même voix, prononçant les mots écrits par son père. »

Ces mots surviennent à l’instant où le roman atteint à son terme, quand Agnès engluée dans un univers qui n’est pas le sien se prépare à quitter le théâtre. Le vieux Lecteur, lui, n’a jamais cessé d’être fasciné par un récit d’une exceptionnelle intensité. Et cela depuis les toutes premières pages. Ebloui par la narration d’une histoire d’amours – puisque ces amours-là sont plurielles – tout autant que par le portait d’une femme hors normes, Agnès, amante, épouse et mère. Dans un roman où il est inutile de rechercher d’éventuels éléments biographiques. Un roman que sublime, ce qui est suffisamment rare pour être souligné, une traduction qui semble enrichir (ce fut du moins le ressenti du Lecteur) le texte original.

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