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Lectures
7 janvier 2022

Loyauté

loyauté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Loyauté »

PEZZALI Laetizia

(Fayard)

 

Le Lecteur s’est laissé porter par un texte que quelques exégètes lui avaient présenté comme un probable chef-d’œuvre. Bof. Sans plus. Incapable de démêler ce qui relevait de la biographie et, en contrepartie, de la fiction. La biographie de celle qui, effectivement, œuvra à Londres dans le monde si singulier de ce que certains qualifient de « Grande Finance ». Alors que la fiction est censée donner consistance à la quête d’un impossible amour, celui que l’encore jeune narratrice porte à un quinquagénaire marié, un amour que ce dernier lui rend fort mal.

L’intérêt de ce roman ne se situe-t-il pas, au bout du compte, dans les moments autobiographiques ? Le Lecteur demeure perplexe. A preuve cette longue citation !

« Se faire embaucher à un tel poste peut être le résultat d’une fixation ou la réponse à quelque vide, la réaction à un manque. Il faut passer la sélection à l’entrée, s’adapter au langage, aux codes, apprendre les ficelles, anesthésier si nécessaire. Affronter les rites de passage. Dernièrement, quelque chose a changé, mais c’est un phénomène superficiel, marketing ; la finance a aggravé sa réputation déjà peu brillante et, pour compenser, elle a revêtu une apparence moins belliqueuse. Jusqu’à il y a quelques années, la rubrique « Travailler avec nous » sur les sites des banques montrait des photos de gratte-ciel. Du verre, du bâton, des personnes aux vêtements sombres assises autour d’une table. Une représentation froide, agressive, perfectionniste et sans équivoque de la réalité : l’ambiance est rude, mais nous te promettons pouvoir et succès dès le premier jour où tu mettras les pieds au bureau. Une vérité très partielle, car le pouvoir et le succès arrivent bien après et pour une minorité. Pour les autres, il reste les diverses déclinaisons de la médiocrité ; une médiocrité fortunée, peut-être, mais qui ne garantit pas l’absence de frustrations. Les jeunes diplômés le savent : ceux qui viennent chez nous sont programmés pour ne pas se faire embobiner, et malgré cela, l’image de la salle des marchés a longtemps fonctionné. Derrière les ambitions se cache souvent la conviction, privée de validité statistique, d’être parmi les élus ; ou alors une attitude préventive : la volonté de ne pas rester à la traîne, la crainte de se faire doubler, dans l’avenir, par des personnes moins méritantes que nous estimons l’être ; la tentation de nous garder de devenir envieux, un jour. »

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