Un hamster à l'école
« Un hamster à l’école »
QUINTANE Nathalie
(La Fabrique)
« 34 ans… non… si je compte la fac, 5 ans de plus… et le secondaire, 7 ans… Et l’école, 5 ans… et la maternelle : + 2… 53 ans que, élève, étudiante, enseignante, je suis dans l’Education Nationale. De la disparition de l’estrade à l’arrivée du numérique, des concours aux cantines, des mutations insidieuses aux réformes à marche forcée… » Nathalie Quintane sait de quoi elle parle. Et elle parle, de l’école, comme elle sait en parler. Nourrie d’une fureur à peine contenue. Sachant user de l’humour afin que son Lecteur ne soit point submergé par le désespoir. Alors qu’il existe pourtant bien des raisons pour sombrer dans le désespoir – Blanquer en témoigne -.
Pour convaincre de la nécessité de la lecture de cet ouvrage, il faudrait le (re)copier dans son intégralité. Le vieux Lecteur est beaucoup trop paresseux pour se lancer dans une telle entreprise. Il se contente ici d’affirmer que Un hamster à l’école vous transfère une furieuse envie de vous bouger, de monter au créneau, de mitrailler la Canaille qui gouverne ce si vieux pays, quitte à y laisser sa peau. Du Nathalie Quintane dont lui, le vieux Lecteur, fait son héroïne pour le peu d’éternité qu’il lui reste à vivre.
« … Par exemple, je me souviens
d’une réunion, il y a quelques années, à propos de la notion de compétence, on était une vingtaine de profs
peut-être trente, bref, la grosse réu, autour des notions
de compétence et de connaissance, comme quoi
les compétences, c’était pas du tout la même chose que les connaissances – y avait deux collègues qui étaient chargés de nous l’expliquer. Pour la plupart on se taisait, on comprenait pas bien la différence entre compétence et connaissance, déjà que la définition de ce que c’était une compétence commençait par l’idée de connaissance : la compétence, c’était un « savoir identifié », ou de l’ordre du « savoir-mobiliser » ; alors c’était quoi la différence ? Le collègue chargé de nous l’expliquer commençait à s’énerver, à la longue, que c’était pourtant simple, ça n’avait rien à voir, il comprenait pas pourquoi on comprenait pas, moi-même je faisais des efforts pour comprendre et
surtout je faisais le canard, j’arrivais pas à la suivre, sa démonstration, et j’allais certainement pas lever la main
pour lui demander de rexpliquer simplement
j’avais pas envie de passer pour une conne. Au final ce qu’on a retenu, c’est qu’il fallait utiliser ce mot
maintenant, compétence plutôt que connaissance
un peu comme il avait fallu utiliser le mot projet quand
le mot projet avait débarqué, il y a déjà longtemps – projet d’établissement, projet de ceci, projet de cela ; j’ai jamais vraiment compris ce que ça recoupait, sinon
que quand t’as un projet, tu dois remplir des objectifs (c’est comme ça que ça se dit)
et que quelqu’un doit évaluer si tu les as bien remplis les objectifs de ton projet. Enfin bref
il s’agit de pas te tromper quand tu remplis les papiers