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14 janvier 2022

L'été sans retour

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« L’été sans retour »

SANTOLIQUIDO Giuseppe

(Gallimard)

 

Un drame à l’italienne. L’Italie du sud. Dont la peinture n’est pas sans faire penser à Primo Levi. La Basilicate. Terre tourmentée. Vignes et oliviers. Le dur labeur qui s’impose aux paysans. « J’ai longtemps cru, moi aussi, que l’univers se résumait à cette poignée de terre noire et grasse qui m’a vu grandir, parsemée de grosses pierres blanches, de fermes et de caroubiers géants. » Le décor est planté. N’y manque que le village. Ravina. Et la propriété érigée au prix de la sueur et des larmes par Pasquale Serrai, un dur au labeur qui en sa prime jeunesse tenta l’immigration en Belgique mais, si vite déçu, s’en revint au bout de quelques mois au pays de ses ancêtres. Où il recueillit Sandro, le Narrateur, trop vite orphelin de père et de mère. Sandro intégré à la famille de Pasquale. Bianca, la mère et Lucia, la fille.

Eté 2005. La fête du village. Et l’inquiétante disparition de Chiara, une adolescente de quinze ans, la nièce de Pasquale et de Bianca. Des recherches qui, dans un premier temps, ne donnent rien. Jusqu’à la découverte du corps de l’adolescente. Les doutes. Les suspicions. Les commérages. Les rumeurs. Une vérité longue à se dessiner. Malgré ou en dépit du déferlement médiatique. L’emballement infernal. Le tout raconté par Sandro, lequel en raison de son rattachement au clan se trouve lui aussi pris dans l’engrenage.

Un roman qui se lit sans déplaisir. Un roman qui oscille entre le portait d’une société rurale en voie de dépérissement et une mise à nu des pratiques aberrantes auxquelles, au lendemain de la disparition de Chiara, se livrent les médias. Le télescopage de deux mondes. L’influence pernicieuse d’une information dénaturée sur le comportement des enquêteurs mais aussi et surtout sur le comportement public de quelques-uns ces principaux protagonistes de l’affaire.

« … si vous le souhaitez, vous pouvez pleurer, vous aussi, vous qui vous trouvez de l’autre côté du téléviseur, bien assis dans vos canapés, vous pouvez vous laisser aller, et faites-le sans gêne, déboutonnez vos sentiments, car ceci, voyez-vous, c’est de la vraie vie, ne vous y méprenez pas, c’est un simulacre de spectacle, et dites-vous que la grande roue du malheur tourne très vite, oui, elle tourne vraiment très vite… »

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