Des pierres dans ma poche

« Des pierres dans ma poche »

ADIMI Kaouther

(Seuil)

En équilibre instable entre deux mondes. Algérienne de naissance. Installée en France où elle travaille et dispose donc d’une relative autonomie. Sauf qu’elle est célibataire et qu’à Alger, sa mère s’inquiète, la relance, surtout depuis que sa sœur cadette (restée au pays) a annoncé l’imminence de son mariage. Relances téléphoniques incessantes qui engluent toujours plus la narratrice dans l’angoisse de la solitude. « Les angoisses insistent sur l’urgence de la situation. Elles ne disparaissent pas. Elles veulent que je panique. Chaque jour, elles me répètent que je finirai seule, que je mourrai seule, que ce monde est uniquement fait pour les couples et qu’il n’y a pas de place pour des femmes comme moi. » Laquelle narratrice cependant résiste. Nostalgie du pays natal confrontée au désir de l’émancipation et de l’indépendance. « Un jour, je reviendrai à Alger seule et ce ne sera pas un drame. »

Le Lecteur fut séduit par ce roman, court, incisif, qui traite lui semble-t-il avec pertinence des difficultés auxquelles se confronte la femme qui s’essaie à prendre ses distances avec la culture qui la façonna durant toute son enfance tout aussi bien qu’à trouver sa place au sein d’une société bardée de certitudes. « En rentrant chez moi tandis que chuinte la pluie, je m’arrête chez le glacier algérien de la rue des Martyrs. Une crème glacée à la vanille. Ce sont les mêmes que celles que m’achetait mon père, le vendredi soir. Je la lèche avec l’impression d’avaler un peu de mon enfance. »