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Lectures
5 novembre 2011

Mensonges

mensonges

"Mensonges"
Valérie ZENATTI
(L'Olivier)

Il y eut le moment de l'interrogation, celui où le Lecteur ne décela aucun des repères qui lui sont d'ordinaire familiers. Les premières pages. Si semblables, à ses yeux, à un exercice scolaire. Sauf que cet ouvrage si court, si concis prend très vite son envol et qu'il aborde à l'Indicible, à cette tragédie absolue que fut la Shoah. La romancière à l'écriture si épurée devient le sujet du propos. Elle accompagne à Auschwitz une délégation de parlementaires européens et d'anciens déportés. Elle découvre le lieu théâtralisé de l'extermination systématique. "Nous sortons du baraquement. Je pleure, mais ce sont des larmes qui me semblent étrangères. Convenues. Le déporté me serre contre lui jusqu'à m'étouffer et m'intime: "Pleure, pleure encore, ça me fait du bien. Moi, je ne peux pas. Alors je cherche d'autres larmes."
Bouleversé, le Lecteur. Bouleversé par la texte qui conclut cette oeuvre si singulière. Un titre éloquent: "Silence". Et cette phrase, l'ultime phrase qui conclut la rencontre d'une petite fille et d'un garçon à peine plus âgé qu'elle. Deux enfants traqués qui tentent de survivre au profond d'une forêt hostile. Deux enfants au coeur d'une tourmente dont a priori ils ne comprennent ni les tenants ni les aboutissants. Un conte d'une telle noirceur que le Lecteur fut parfois gagné par l'effroi. La phrase? Oui, la phrase: "Tu as raison, Erwin, la mort n'existe pas", chuchote la petite fille."

 

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