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Lectures
18 janvier 2024

Lilas noir

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« Lilas noir »

KAISER-MÜHLECKER Reinhard

(Verdier)

 

Le Lecteur s’était enthousiasmé voilà de cela deux ou trois ans pour le précédent roman de Reinhard Kaiser-Mühlecker Lilas rouge (une note de lecture figure très probablement dans les pages de son blog). L’enthousiasme ne s’est pas estompé pour cette suite qui fait vivre une Autriche rurale, vivant vaille que vaille de son agriculture. L’Autriche cette fois contemporaine. Le vieux Ferdinand Goldberg est mort. Mais quelque chose du nazisme dont le vieux patriarche fut un acteur engagé semble survivre dans certaines mentalités. Son arrière-petit-fils, qui porte le même prénom que lui, a conduit à bon terme ses études d’agronomie et a trouvé un emploi confortable au sein de ministère de l’agriculture autrichien. Toutefois, le train-train bureaucratique finit par l’ennuyer. D’où sa décision de partir en Bolivie pour tenter de retrouver les traces de son géniteur et quelques éléments égarés là-bas, éléments susceptibles de l’éclairer sur l’histoire familiale.

Un séjour dont il ne ressort quasiment rien et auquel succède un retour sur les terres familiales, à Rosental, où il prend la direction du domaine créé par son aïeul. Où, peu à peu, et sans en être conscient, il s’enlise dans une sorte de désespoir. L’ombre des Goldberg n’a pas fini de l’accompagner. Semblable peut-être aux fantômes du nazisme qui continuent à accompagner l’histoire de l’Autriche contemporaine ?

« Tout était noir. L’espace de quelques instants, d’un fugace volettement d’ombres, le ciel tout entier s’obscurcissait, puis la volée de freux, recouvrant son calme, se posait sur le sol et, dans les champs où l’on avait épandu du fumier, recommençait à fouiller la terre en quête de lombrics et de petits insectes. De loin en loin, une nouvelle nuée de freux apparaissait alors, et quand, à l’approche menaçante du tracteur, elle prenait de nouveau son essor dans le ciel d’automne livide, celui-ci n’en devenait que plus sombre encore. Les oiseaux étaient à une très grande distance, bien au-delà des parcelles du domaine Goldberg où l’on avait déjà procédé à la récolte, et cependant il semblait à Ferdinand qu’ils étaient immenses, et ils lui apparaissaient sous un jour presque irréel. Ils avaient beau être innombrables, ils ne se télescopaient jamais, et se mouvaient avec souplesse, tels les membres d’un même organisme. »

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