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Lectures
14 avril 2023

Les corps solides

incardona

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Les corps solides »

INCARDONA Joseph

(Finitude)

 

Le Lecteur avait apprécié à sa juste valeur, voilà deux ans de cela, le précédent roman de Joseph Incardona, La soustraction des possibles (voir note dans ce même blog). La seconde rencontre avec l’Ecrivain d’origine helvétique ne l’a pas déçu. Bien au contraire. Ce nouveau roman raconte une histoire ancrée dans les sinistres réalités de ce que deviennent les sociétés dites avancées. Anna vient de perdre dans un accident de la route – la fortuite rencontre avec un sanglier – son outil de travail, un camion équipé d’une rôtissoire. Anna grille des poulets élevés localement et biologiquement et les vend sur les marchés des bourgades landaises, là où elle s’est installée au lendemain de la mort de Luis son compagnon (et père de leur fils Léo). Luis et Anna, des passionnés de surf qui avaient choisi de s’installer en Californie, une passion qu’ils ont transmise à Léo.

Privée de son outil de travail et donc des maigres ressources afférentes, Anna voit fondre sur elle l’imminence de la catastrophe. Mais l’attention de Léo a été attirée par une annonce mirobolante : un jeu de téléréalité dont le vainqueur recevra comme récompense une voiture de grand luxe d’une valeur d’environ 50 000 euros. A l’insu d’Anna, Léo a inscrit sa mère dont la candidature sera retenue. Un jeu stupide, comme tous les jeux de cet acabit. Un peu plus stupide, un peu plus inepte que les autres : les vingt concurrents devront maintenir en permanence une main sur la carrosserie de l’engin que convoitent tous les participants.

On achève bien les chevaux. La résistance des candidat(e)s est mise à rude épreuve. De jour comme de nuit. Devant une foule de voyeurs qui se repaît de l’absurdité du spectacle. Face aux caméras qui dispensent dans tout le pays les images bariolées d’un spectacle indigne. On achève bien les chevaux humains. Avec la bénédiction des Puissants.

« Ils ne sont plus que neuf.

Ils ont franchi le cap de la moitié des concurrents éliminés, entamé l’autre versant du calvaire. Sachant que le pire est à venir, l’effort se payant par inertie. Le degré de souffrance est à l’échelle d’un temps « t » augmenté par tout ce qui précède, c’est-à-dire le rien, l’attente, la fixité, la stagnation. Mais comment calculer l’énergie d’un corps qui résiste dans l’apparente énergie ? Un corps qui est là, simplement là ? »

 

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