Personne ne nous verra

« Personne ne nous verra »

O’CALLAGHAN Conor

(Sabine Wespieser)

Rencontre improbable avec un Ecrivain irlandais totalement inconnu jusqu’alors du vieux Lecteur. Dont le regard fut d’abord attiré par l’habillage qui est celui mis en forme par une Editrice qui lui est chère. Au bout du compte aucun regret pour ce choix un tantinet arbitraire. (Les rayonnages de la Médiathèque Emile Zola à Montpellier recèlent tant d’autres richesses elles-aussi inconnues du vieux Lecteur !)

Une histoire pleine de mystères. Paddy est chargé de convoyer depuis l’Irlande un poids lourd vers le sud de la France. Il embarque pour Calais dans un ferry assurant les liaisons entre les deux pays. Puis, arrivé sur le territoire français, il prend la route. Et là, dans l’imposant véhicule, s’amorce un étrange dialogue. Une passagère est installée dans la cabine qui sert d’ordinaire à Paddy de chambre. Jeune, débraillée, moqueuse, incisive. Kitty, qui est la fille de Paddy. Ces deux-là reprennent un dialogue qui s’était interrompu lorsqu’était intervenu le divorce. Des souvenirs états-uniens, ceux d’une enfance a priori heureuse. Des souvenirs des premières vacances en Irlande. Des souvenirs épars qui se révèlent tout au long du voyage vers ce sud de la France qui, en principe, est l’objectif fixé à Paddy par son mandataire. Sauf que l’une et l’autre des deux protagonistes évitent d’exhumer LE souvenir. Avec, à peine dissimulables, les regrets qui n’ont aucune éternité à revendiquer. Jusqu’au terme de son roman, Conor O’Callaghan est parvenu à tenir son Lecteur en haleine et donc à s’attacher à ces deux personnages engagés dans une quête sans lendemain.