Charbons ardents

« Charbons ardents »

DESBIOLLES Maryline

(Seuil)

Pour la première fois depuis qu’il fréquente Maryline Desbiolles, le Lecteur se sent disposé à additionner quelques méchancetés au sujet d’un roman qu’il a parcouru à reculons. Non que le sujet abordé par l’Auteure l’ait dérangé. Bien au contraire. Rappeler ce que furent, au début des années 1980, les débordements du racisme franchouillard et les crimes qui furent alors perpétrés à l’encontre de migrants algériens relève de la nécessité historique. Mettre en exergue le rôle mobilisateur de « la Marche pour l’égalité et contre le racisme », c’est à n’en pas douter faire œuvre de salubrité publique. Mais chanter avec tant d’instance les louanges du curé qui coordonna cette Marche, c’est plus que le vieux Lecteur ne peut supporter. Non que cet homme-là n’ait pas fait preuve d’un réel courage et d’une grande abnégation. Mais c’est également rejeter dans l’oubli le fait qu’il soit resté membre rétribué par une machinerie totalitaire et machiste. Une machinerie dont l’actuel Grand Manitou vécut sans états d’âme apparents la dictature militaire en Argentine.