Les enchanteurs

« Les enchanteurs »

BRISAC Geneviève

(L’Olivier)

Nouk. Soit donc le reflet probablement fidèle de Geneviève Brisac elle-même. Sans que ce bouquin soit  à proprement parlé une autobiographie. Mais un texte qui se construit sur des fondations intimement soudées à ce que fut la vie de l’Auteure. Une vie qui emprunta des chemins plutôt bien connus du vieux Lecteur. Des années soixante de l’autre siècle à ces temps du siècle du possible (et probable ?) achèvement. Les rêves, qui peut-être furent des illusions. Mais aussi cette liberté (ces libertés) conquise(s) de haute lutte. Geneviève Brisac appartint à la belle famille des bâtisseuses. En tant qu’Ecrivaine, bien sûr. En tant qu’Editrice, celle qui confia aux enfants puis aux petits-enfants du vieux Lecteur les merveilleux bouquins (dont ceux qui se lisaient juste avant l’heure de l’endormissement) publiés par l’Ecole des Loisirs. Geneviève Brisac fut à ce titre une Enchanteuse. Une Enchanteuse qui indisposa les marchands du temple dès qu’ils eurent fait main basse sur la maison d’édition. Ce que se livre raconte, entre pudeur, tendresse et colère.

« En contemplant le mur rouge, ses briques éternelles et ses hiéroglyphes secrets, en souriant à un jeune nuage blanc insolent, Nouk repense à toutes les malédictions qui ponctuent sa petite vie et résonnent dans son cerveau inquiet. Ce caniveau dont on ne cesse de la menacer. L’Ecole et ses méchantes novices en robe de chambre, le piège des psychiatres, Olaf et ses sbires, Werther. Où sont passées la joie et les certitudes, la conviction d’œuvrer pour un monde où l’on publie de bons livres, où l’on aspire à fabriquer de bonnes personnes ? »