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Lectures
6 mai 2021

Yougoslave

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« Yougoslave »

BEINSTINGEL Thierry

(Fayard)

 

Au cours de ces dernières années, le Lecteur a vécu plusieurs rencontres « positives » avec Thierry Beinstingel (Faux nègres et Vie prolongée d’Arthur Rimbaud). Il s’est donc engagé avec un préjugé favorable dans la découverte de ce nouveau roman intitulé Yougoslave. Un romanqui se nourrit de l’histoire d’une famille, celle de l’Auteur. Une histoire qui s’étire sur un peu plus de deux siècles, de l’année des obsèques de Mozart jusqu’à ce nouveau millénaire (qui) est arrivé un peu rapidement. Le nôtre qui est également celui de l’Auteur. Originellement un « schwäbische ». « Aujourd’hui encore, la définition de ce « schwäbische » est floue. Il désigne les héritiers d’un territoire ancien d’Alémanie parlant un dialecte encore plus ancien. On dit « schwaben » aussi, ou « souabe » dans une écriture francisée… » Donc des racines germaniques. Mais qui trouvèrent leur nouveau terreau au cœur de la vielle Europe, aux confins de l’Empire Ottoman et sous la protection et l’autorité de l’Empire austro-hongrois. Un lent déplacement, une migration qui suivit le cours du Danube, qui sembla vouloir s’arrêter du côté de ce qui deviendra la Bosnie-Herzégovine, mais que les guerres du 20° siècle (et tout particulièrement la seconde) renverront vers le nord. L’Allemagne. Alors nazifiée. D’où de nouvelles migrations, impromptues celles-là, celles qui dès l’après guerre conduiront les Beinstingel à s’installer en France.

Yougoslave ? Le terme renvoie à ce temps de l’Histoire où se fédérèrent  quelques nations : serbe, croate, slovène, bosnienne, macédonienne. Quand se constitua un pays à l’intérieur duquel les ancêtres de l’Auteur crurent avoir acquis le droit de s’établir, de s’arrêter. Dans la proximité du Danube. Là où ils exercèrent leurs activités traditionnelles. Mais les guerres en décidèrent autrement : au bout du compte, les Beinstingel acquirent la nationalité française.

Le roman est ambitieux. Son socle repose sur une magistrale leçon d’histoire, laquelle leçon interfère avec le récit de l’errance d’une famille contrainte à de constantes et incertaines migrations. Le roman n’a pas totalement séduit le Lecteur, même s’il est parvenu à susciter en permanence son intérêt et donc à retenir son attention. Des approches, des lectures de l’Histoire un tantinet divergentes avec celles formulées par l’Auteur ? Sans aucun doute. Lesquelles, sous la forme de leurs possibles nuances, ne sont toutefois pas rédhibitoires.

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