Madame Della Seta aussi est juive

« Madame Della Seta aussi est juive »

LOY Rosetta

(Piccolo/Liana Levi)

Des mémoires intégrées à ce que fut l’histoire du fascisme italien. Les relations de celui-ci avec le Vatican. L’alliance avec les nazis. L’émergence de la question juive. Dans ce fatras et l’irruption de l’indicible, la vie d’une famille de la bourgeoisie italienne. Les relations de cette famille avec un environnement qui compte des familles juives. Le tout observé et semble-t-il scruté par Rosetta Loy, enfant favorisée au sein d’une famille aimante.

Le récit juxtapose donc une leçon d’histoire, les souvenirs de l’Ecrivaine et une tentative d’analyse sur le positionnement du Vatican sur les persécutions qu’ont eu à subir les juifs italiens. Le Lecteur ne conteste pas la validité de l’approche historique : Rosetta Loy semble en effet avoir eu accès aux archives et à une conséquente iconographie qui permettent d’éclairer ce que fut cette période si douloureuse. Mais la partie autobiographique semble, aux yeux du Lecteur, sujette à caution. L’Auteure évite en effet de mettre l’accent sur les contradictions qui purent se produire au sein d’une famille honorable et, a priori, ne s’étant point trop compromis avec le fascisme. Et puis transparaît, dans l’expression de l’incompréhension, ce qui ressemble à de la souffrance lorsque Rosetta Loy se voit dans l’obligation de reconnaître que le Vatican n’engagea pas, sous le règne de Pie XII, son autorité morale pour venir en aide et protéger les Juifs d’Europe. Comme s’il était plus aisé de démontrer l’appartenance au camp du Bien par le truchement des prélats qui osèrent prendre le contrepied du renoncement papal.