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Lectures
5 février 2022

Les étoiles les plus filantes

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« Les étoiles les plus filantes »

BULLE Estelle-Sarah

(Liana Levi)

 

Certes… Certes, ce roman-là n’offre pas une reconstitution historique de la réalisation du film de Marcel Camus Orfeo Negro. Mais le vieux Lecteur appartient à la génération qui, voilà soixante ans, découvrit le film (dans une des deux salles carolopolitaines qu’il fréquentait au gré des programmations….). S’il n’y avait eu la bande-son et cette musique étrangère aux conventions qui lui furent enseignées, Orfeo Negro appartiendrait à la longue liste des films dont le souvenir s’estompe petit à petit avant de sombrer dans l’oubli. Depuis lors, il n’a jamais revu Orfeo Negro ; il n’a jamais cherché à le revoir. Mais persiste dans sa mémoire cette musique qui le renvoie vers quelques-unes des images dont il est désormais facile, grâce aux gougueuleries, de retrouver des traces.

(A noter que la médiathèque montpelliéraine ne propose pas le prêt de ce film, lequel avait pourtant reçu, en mai 1959, lors du Festival de Cannes, la consécration suprême…)

Malgré les efforts consentis par Estelle-Sarah Bulle, en dépit des mises en garde de l’éditrice, et parce qu’il appartient à la génération Orfeo Negro , le vieux Lecteur n’est jamais parvenu à se défaire du film (ou, et pour être plus précis, de ses quelques souvenirs du film). Tant et si bien qu’il n’a jamais accordé ne serait-ce qu’un peu de consistance à Aurèle Marquant, mais qu’à chaque instant de sa présence dans le roman, il identifiait immédiatement Marcel Camus. Et il en est de même pour tous les personnages. A commencer par Marpessa Dawn, la splendide, la si lumineuse Eurydice.

Donc un retour en 1960 (1959 pour être plus précis). Le Brésil. Qu’un président « progressiste » - Juscelino Kubitschek – entend moderniser à marche forcée (50 ans de progrès en 5 ans, son mot d’ordre d’alors). La volonté d’inventer une nouvelle capitale en plein cœur de l’Amazonie, Brasilia. Dont la mise en œuvre est confiée à des architectes disciples de Le Corbusier, parmi lesquels Oscar Niemeyer (un nom qui n’est pas cité dans le roman, bien que quelques pages soient consacrées au chantier de la future capitale). L’effervescence intellectuelle. Une effervescence qui, d’une certaine façon, profite à Marquant/Camus. L’émergence de quelques comédiennes et comédiens de couleur. Des non professionnels. Les aléas de la production. Les interférences avec la CIA, omniprésente en Amérique Latine. Jusqu’au triomphe cannois. L’entremêlement de la fiction et de la réalité. Une réalité qui pèse lourd. Qui confère ses couleurs et son atmosphère à la fiction. Tel est du moins le ressenti du Lecteur qui découvrit de manière autonome la culture cinématographique au temps d’Orfeo Negro.

(Quel sens accorder au ressentiment qu’exprime Estelle-Sarah Bulle à l’encontre de la Nouvelle Vague – et de François Truffaut en particulier ? Quelles sont les œuvres filmées en ces années-là qui ont laissé une trace conséquente dans l’histoire du cinéma français ?)

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