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Lectures
19 janvier 2018

Rouvrir le roman

9782882504531

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Rouvrir le roman »

DIVRY Sophie

(Notabilia)

 

Soixante années de romans. Les « obligés », ceux qui figuraient dans les programmes scolaires de la fin des années cinquante de l’autre siècle. Les quelques ceux vers lesquels le Lecteur est revenu régulièrement. Œuvres de Stendhal, Flaubert, Balzac, Hugo, Zola. Puis, au fil des années, ses rencontres majeures, parmi les écrivains publiés tout au long de ces soixante années-là. Grass, Le Clézio, après Aragon et Giono, puis Roth, Modiano, Calvino, Wolf, Tabucchi, Antunes, Césaire, Glissant et Chamoiseau et tant d’autres, le Lecteur ne s’autorisant pas à établir une liste exhaustive des écrivains occupant une place (même modeste) sur les rayons de sa bibliothèque.

Aucune pédanterie. Le Lecteur a survécu durant soixante ans grâce, et en grande partie, à ses multiples rencontres littéraires, soit donc les romans mais aussi la poésie. Mais puisque Sophie Divry l’a contraint au roman, il accepte de laisser quelques traces consécutives à sa découverte d’un texte qui prend parfois les allures d’un manifeste. Lequel manifeste ne déplait pas au Lecteur, bien au contraire.

En dépit des augures les plus sombres, le roman n’est pas mort. Surtout aux yeux de quelqu’un qui jamais ne l’a fermé et qui n’éprouve donc pas le besoin de le rouvrir. Le manifeste libellé par Sophie Divry s’adresse, lui, d’abord et avant tout aux écrivains français. Il néglige, sans toutefois l’omettre, celui (celle) sans lequel (laquelle) le roman est objet mort-né, le Lecteur. Or, le roman n’a de fonction que dans l’étrange, la troublante, l’irritante, la passionnée relation entre celui (ou celle) qui écrit et celui (ou celle) qui lit (qui donc est susceptible d’acheter, une problématique qui renvoie aux données économiques de l’édition contemporaine).

S’adressant en priorité aux Auteur(e)s, Sophie Divry émet des idées auxquelles le vieux Lecteur souscrit volontiers. Sur la non innocence du roman, par exemple. Surgissent dans ses analyses des propos susceptibles d’intéresser celles et ceux qui continuent à s’immerger dans les romans. Même si personne ne doit être dupe. « Cet essai se voulait avant tout un plaidoyer pour une réappropriation par les écrivains de leur métier. A l’encontre de l’idée d’un artiste idiot, je pense que les écrivains ont tout intérêt à être plus lucides sur ce qui les détermine et les travaille. Bien sûr, on peut attendre qu’un génie spontané propose de manière fracassante un livre absolument inédit qui renouvelle entièrement la donne. Mais je crois davantage à un travail de commune lucidité qu’à une brutale épiphanie. »

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