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Lectures
18 octobre 2023

Deux secondes d'air qui brûle

secondes

 

 

 

 

 

 

 

 

« Deux secondes d’air qui brûle »

DIALLO Diaty

(Seuil)

 

Roman vivifiant qui non seulement transporta le Lecteur dans des contrées qui lui étaient inconnues mais qui s’offrit à lui dans une langue qui parfois le bouscula et le contraignit donc à d’incessantes efforts de traduction dans sa langue à lui.

La banlieue. Des ruines en devenir. Là où survivent celles et ceux que la société des bien-pensants exploitent à outrance et méprisent sans vergogne. Le béton et le bitume. L’amoncellement des choses devenues inutiles dans le monde d’ailleurs, celui des beaux quartiers, de l’autre côté de la frontière qui n’est pas un mur à proprement parler mais qui en a pris toutes les apparences. Des jeunesses qui se fabriquent des devenirs, lesquels ne vont jamais plus loin que les quelques jours à venir. Des amitiés qui prennent les accents parfois de la fraternité. Même et surtout lorsque survient le drame, quand l’une de ces jeunesses est assassinée au nom de cette loi qui est toujours celle des plus forts. Quand s’éclairent les consciences, qu’il devient presque trop évident que ce devenir s’inscrit dans l’action collective.

Un roman passionnant qui a ébranlé le vieux Lecteur, qui laisse en lui des cicatrices semblables à celles que dissimulent les garçons et les filles qui s’initient au refus intransigeant de l’intolérable. Un roman miroir des temps absurdes, des temps douloureux, ceux qui ne se limitent pas aux seuls territoires des banlieues, les nôtres, un roman qui tend à l’universalité.

« Hawa et Nil se sont rencontrés un 14 juillet sur le toit du monde à l’est de la petite couronne. Un belvédère qui jouxte un cimetière d’où on peut contempler la Seine-Saint-Denis dans toute se splendeur et les feux d’artifice d’une dizaine de communes. Nil était étendu sur l’une des tombes en contrebas, les mains croisées sous la tête. Hawa, qui fumait une clope tranquillement appuyée à la balustrade, l’a aperçu et est descendue poster son visage au-dessus du sien pour le scruter de plus près. Mais moi je pense qu’ils se sont d’abord connus dans une vie antérieure. Aux étrangetés compatibles, aux obsessions entrelacées. Aux amitiés fusionnelles. »

 

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