Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lectures
21 janvier 2022

Par une mer basse et tranquille

mer

 

 

 

 

 

 

 

 

« Par une mer basse et tranquille »

RYAN Donal

(Albin Michel)

 

Comme épuré. Un roman qui semble atteindre à son terme lorsque Farouk, le médecin syrien qui cherchait à fuir son pays en compagnie de son épouse et de sa fillette va se confronter à la solitude. Quelque chose de banal en Méditerranée. Le naufrage. La disparition des êtres chers. La page qui se referme. Puis le roman qui rebondit. En Irlande, la terre natale de l’Ecrivain. Deux personnages s’en viennent alors conférer une couleur singulière au récit. Deux Irlandais. Lampy, un égaré, jeune encore, tout plein de rêves d’ailleurs. Et John, un quasi finissant, sexagénaire paraplégique qui n’en finit pas de se reprocher ses mauvais agissements d’autrefois.

« Assez de tout cela, de terreur enfantine et d’ancienne ineptie. Je vous chuchoterai mes péchés et vous pourrez les entendre, enfin, ce confessionnal est spacieux et confortable, pas comme les cercueils verticaux que l’on voit parfois, et le silence autour de nous est profond, et ce silence semble avoir un sens, l’immobilité d’un souffle qu’on retient dans l’expectative, une pause pour chercher le mot juste, le geste de consolation, le sourire ou le signe de tête encourageant. Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai péché. Je vous les dirai dans l’ordre, un par un, et la liste est courte, bien que chacun puisse être constitué de cent éléments ou plus. »

Bel et bien l’Irlande. L’Irlande catholique. Mais aussi l’Irlande qui, par la force des choses, devient « terre d’accueil ». Une terre de solitude pour Farouk, médecin au rabais dans un établissement hospitalier. Mal payé, bien sûr. Farouk que Florence observe, dont elle s’évertue à traduire les silences. Florence, ombre diaphane. La mère de Lampy. Des pages bouleversantes qui laissent entrevoir les souffrances qu’endurent ceux et celles qui survivent sur une Île privée d’avenir. Sauf que la main d’une femme parvient de temps à autre à communiquer un peu de chaleur à celui qui croyait avoir tout perdu.

Publicité
Publicité
Commentaires
Lectures
Publicité
Publicité