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29 octobre 2021

La parade

eggers

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La parade »

EGGERS Dave

(Gallimard)

 

Percutant. Sans fioriture. Un roman qui éclaire sur notre monde, qui le laisse entrevoir en ses froides réalités. Un pays qui n’a pas de nom. Un pays qui s’extirpe d’une longue guerre civile. Un pays où la réconciliation résultera (entre autres ?) de la construction d’une route qui reliera le Sud au Nord. Une construction qui est confiée à deux personnages : Quatre et Neuf. Ces deux-là ne disposent que de quelques jours pour réaliser ce conséquent chantier. Mais ils sont équipés pour cela d’une fabuleuse machine capable de réaliser la totalité des taches que celui-ci implique.

Donc Quatre et Neuf. Le Maître et le Valet. La rigueur du premier, pressé d’atteindre l’objectif qui lui a été assigné. Le jmenfoustisme du second mais aussi sa curiosité pour le monde environnant. Deux caractères, deux tempéraments qui s’opposent, mais que la réalisation du chantier et les délais impartis contraignent à trouver de temps à autre le moyen terme de leur collaboration. Quatre avance sans coup férir le long de la ligne droite qui reliera le Nord au Sud. Neuf emprunte des chemins de traverse, rencontre des autochtones, et mène de temps à autre une vie de patachon.

La route. L’obsession de Quatre. Ce qui devient comme son asservissement. Avec de stupéfiantes rencontres. Les survivances de la longue guerre civile. Un gosse immobile sur le bord de cette route, à la frontière d’un champ de mines. Face à l’impatience des donneurs d’ordre, ces nouveaux maîtres du pays, qui tiennent à inaugurer cette route-là à la date initialement fixée. Et puis la maladie. Celle qui entraîne Neuf jusqu’aux confins de la mort. Celle qui contraint Quatre à s’éloigner de son domaine réservé. Ce roman-ci atteint alors à une sorte de sublime qui bouleversa le vieux Lecteur.

« Une aube vert pâle pointait lorsqu’ils arrivèrent à la machine. Ils y trouvèrent Cousin et deux autres hommes qui aidèrent Neuf à descendre du char, puis le charretier repartit en direction du sud sur la route d’un noir brillant.

-      Tu es resté debout toute la nuit. Nous pouvons te laisser te reposer, dit Médaillon à Quatre

Mais Quatre se sentait étrangement éveillé. Il savait que le calendrier était désormais compromis, et il craignait d’autres sources de distraction avant de rejoindre la capitale. »

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