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Lectures
23 juin 2021

Mon père et ma mère

mère

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Mon père et ma mère »

APPELFELD Aharon

(L’Olivier)

 

1938. L’imminence de la guerre. Celle dont les premières rumeurs se font entendre et que commentent de temps à autre celles et ceux qui, comme tous les ans, viennent passer leurs vacances estivales sur les rives d’une rivière, la Pruth, en Bucovine. Des familles juives. Qui ont à subir de temps à autre les manifestations d’un antisémitisme enraciné depuis longtemps chez les autochtones, des paysans en règle générale. Parmi ces visiteurs, le Narrateur, âgé alors de dix ans (et sept mois) ainsi que ses parents. Un milieu social aisé et cultivé. Mais aussi le docteur Zeiger, un praticien qui se consacre à ses patients. Rosa Klein, femme secrète, femme esseulée, qui lit dans les lignes de la main, dans les lignes de beaucoup des mains des vacanciers. De jeunes et jolies naïades. Mais aussi P., inconséquente et fragile, dont la soudaine disparition mettra en émoi la petite société des vacanciers. Mais aussi Karl Koenig, l’écrivain, qui s’interdit de quitter sa villégiature tant qu’il n’en aura pas fini avec l’écriture d’un chapitre de son nouveau roman. Et tant d’ombres furtives. Des sorties équestres sur les sentiers forestiers des montagnes toutes proches. Ce qui s’apparente au bonheur, lequel se dilue insidieusement dans le flot des rumeurs que se partagent les vacanciers.

« Il suffit parfois d’un regard empreint de mépris ou d’un haussement d’épaules, qui est une forme d’indifférence. Que peut faire un homme contre les maladies, les inondations d’automne, une économie en crise, pour ne pas dire contre la méchanceté humaine ? Tout est au-delà de ses forces, au-delà de sa compréhension. Quand il n’en peut plus, il recourt au mépris. Bien sûr, ce mépris ne change rien, mais il permet de se maintenir debout avec dignité, n’est-ce pas ? »

Appelfeld est de ces écrivains si rares dont la fréquentation vous aide à vous dégager de la gangue de la résignation. C’est du moins l’opinion que le vieux Lecteur s’est fait depuis qu’il a commencé à découvrir l’œuvre de l’écrivain israélien décédé en 2018.

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