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18 mai 2021

Buveurs de vent

bouysse

 

 

 

 

 

 

 

 

« Buveurs de vent »

BOUYSSE Franck

(Albin Michel)

 

Comme un arrière-goût de quelques-uns des romans de London. Rien de péjoratif dans cette allégation du Lecteur. Un roman d’aventure dans un univers hostile, un monde dont on ne revient pas, au creux de montagnes qui ne se gravissent pas. Un pays de labeur, le Gour Noir. La centrale électrique. Les carrières. Le barrage. De maigres salaires consentis par Joyce, le tout puissant patron qui fit de ce pays son royaume. Des hommes qui s’échinent. Des femmes qui gèrent le quotidien. Quelques boutiques. Un débit de boisson. Un tableau qui n’est pas sans évoquer ceux des westerns d’autrefois. D’autant mieux que le récit se déroule hors du temps, de toute référence à des événements extérieurs qui pourraient servir de repère.

Et puis une fratrie : une fille et trois garçons. La brutalité et le mutisme du père. La religiosité de la mère. Le quatuor s’invente ses évasions. Les cordes tendues sous le viaduc. Le monde dit sauvage qui nourrit les rêveries du cadet. Les livres pour l’un d’entre eux. Un prélude à de possibles rébellions contre le tyran.

C’est une certitude : le vieux Lecteur, dans les abyssales profondeurs de ce roman si noir, a redécouvert quelques-unes des pages parmi les plus âpres, les plus sombres œuvres de London. Sauf que l’Auteur de Buveurs de vent ne partage pas les visions utopistes de l’Ecrivain américain. Certes les damnés de la terre se révoltent. Certes ils entendent et approuvent peut-être les discours du Tribun. Mais leur protestation ne sera que le prélude de l’anéantissement.

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