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Lectures
10 mai 2021

Un jour viendra couleur d'orange

un jour

 

 

 

 

 

 

 

 

« Un jour viendra couleur d’orange »

DELACOURT Grégoire

(Grasset)

 

L’aragonienne tonalité du titre incita le Lecteur à s’enclore dans ce roman. A tort ou à raison ? Qu’importe. Puisqu’il s’est senti très proche de certains des personnages. En premier lieu les deux adolescents, Geoffrey et Djamila.

Geoffrey le mal aimé, pris dans les rets de l’autisme, le mal dont il se délivre par une vie intellectuelle d’une exceptionnelle intensité et que la rencontre avec Djamila va propulser du côté de l’inaccessible étoile. Djamila, la venue d’ailleurs, la déjà tant désirée par les mâles, mais qui va s’inventer un refuge du côté de Geoffrey, une protection contre l’envahissement de ceux-là, qu’ils fussent les frères englués dans le religieux ou des anonymes de la rue. Tout près d’eux, le vieil arménien, qui a choisi de vivre hors du monde, qui les accueille et tente de donner un sens à des destinées incertaines.

Et puis, les adultes. Et en tout premier lieu, Louise et Pierre, les parents de Geoffrey. Louise, infirmière, accompagne les mourants. Pierre survit du peu de ce que la société lui concède. Louise protège Geoffrey du mieux qu’elle le peut, donc de façon chaotique. Pierre répudie le fils qui ne lui accorde rien de ce qu’il entend exiger. Pierre qui s’invente une raison de s’enflammer : la participation aux actions initiées par les Gilets Jaunes. De l’enthousiasme initial au désespoir final, un mouvement que scandent les bilans hebdomadaires du niveau de participation aux rassemblements.

Donc un roman sur la corde raide. Dont le Lecteur a aimé la fréquentation de la plupart des personnages, y compris ce Pierre qui incarne l’essentiel des contradictions qui sont celles des damnés de la terre. Mais un roman qui peine à se teinter d’orange, qui se refuse à magnifier le combat de femmes et d’hommes dont la révolte semble être privée de sens. « On n’est plus en 1789. On n’est plus un peuple. On est soixante-cinq millions de peuples. Il y avait alors eu un très long silence. Et puis des bruits de cannettes qu’on ouvrait. Des bruits de défaite. »

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