Les roses fauves

« Les roses fauves »

MARTINEZ Carole

(Gallimard)

« Je suis seule avec mes personnages, seule à broder un monde second à petits points, un texte que mes nuits démaillent. Il faudrait que je dorme. Je vais m’interdire de travailler à partir d’une certaine heure. Mais, écrire, c’est un peu dormir et rêver. »

Le Lecteur a bien souvent laissé la Narratrice à sa solitude, ne la retrouvant qu’en de trop rares occasions, dans les quelques pages où ici et là émerge l’histoire d’un pays, l’Espagne, confinée parfois depuis des lustres, dans cœurs brodés puis cousus par des ancêtres de Lola. Des cœurs qui contiennent des feuillets sur lesquels furent rédigés par ces femmes-là de courts récits, des moments de leurs vies et les rares interférences avec l’histoire de ce pays qu’une guerre civile endigua dans le fascisme.

Le Lecteur fut déçu. Bien que le parfum des roses, même fauves, ne le dérangea pas. Ni même le ciel du pays breton où la Narratrice avait fait la connaissance de Lola.