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Lectures
29 janvier 2020

Malamorte

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« Malamorte »

ALBERTINI Antoine

(Lattès)

 

Polar corse. Ecrit par un journaliste qui avait auparavant publié chez le même éditeur une enquête qui avait fort intéressé le Lecteur (« Les Invisibles », c’est-à-dire les immigrés, employés dans la florissante agriculture de la plaine orientale de l’Île).

Le récit en lui-même a suscité l’attention du Lecteur. Des meurtres dans le maquis. La tentative de suicide d’un immigré qui a plutôt bien réussi, tentative qui fait suite aux deux meurtres qu’il vient de commettre à l’encontre de sa propre femme et de sa fille. Une enquête conduite par un flic alcoolo. Un point central : Bastia. Et ses annexes : Ajaccio, Calvi (donc la Légion). La corruption. Une ambiance délétère. Le flic patauge, mais finit par avancer. A sa façon. Chaotique. Titubante.

Un récit classique, dans la tradition du roman noir. La vérité qui se révèle à la suite d’une série de hasards. Dans le contexte corse, contexte assombri à l’excès par Antoine Albertini. Comme s’il lui fallait à cet Ecrivain-là, à l’instar d’autres Ecrivains îliens, s’exorciser d’anciennes utopies, de rêveries adolescentes. Ce qui dérangea et irrita parfois  le Lecteur : la Corse mérite mieux que ces règlements de compte littéraires. Elle a droit, elle aussi, à sa part de lumière.

« Je buvais un café en me demandant ce qui avait pu merder dans cette île. Nous nous agglutinions comme des insectes dans des lotissements semblables à n’importe quelle zone pavillonnaire du Continent, nous nous croisions dans les rayons des mêmes enseignes de supermarchés, nous suivions aveuglément les modes, les tendances, les prévisions, obstinément à la pointe du changement. Et malgré cela, nous continuions à nous persuader qu’une part de nous-mêmes subsistait sous une forme ou sous une autre, quelques vagues traditions, un ou deux rituels, une messe en latin et un couplet de formules de politesse dans notre vieille langue. Si nos propres mythes étaient côté en bourse, nous serions tous milliardaires. »

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