Une bête au Paradis

« Une bête au Paradis »

COULON Cécile

(L’Iconoclaste)

Le Lecteur s’est laissé séduire. A l’insu de son plein gré. Par un roman paysan qui évoque pourtant fort peu et si mal le sort de la paysannerie française (ce qui, de toute évidence, n’était pas l’objectif initial de l’Auteure). Mais qui est peuplé de personnages attachants. Des paysans, pour la plus part. A commencer par Emilienne et Blanche. L’aïeule qui vit de ses modestes activités agricoles. Et Blanche, sa petite-fille, dont Emilienne « hérita » au lendemain du décès accidentel des parents de celle qui n’était alors qu’une fillette. Les foins. La traite des vaches. Les cochons que l’on tue selon des rituels très anciens. Les volailles. Un dur, un contraignant labeur quotidien. Un univers auquel Blanche s’intègre progressivement malgré les opportunités que semblaient lui ouvrir un parcours scolaire plutôt réussi. Blanche succédera à sa grand-mère dans cette exploitation qui fait également vivre Gabriel, son petit frère, et Louis, ancien enfant martyr devenu homme à tout faire (et secrètement amoureux de Blanche).

Blanche grandit. Blanche franchit sans trop de mal le cap réputé difficile de l’adolescence. Blanche s’éprend d’Alexandre, un condisciple du lycée, qui réside dans une humble maison du village. Mais Alexandre sera la bête au Paradis. Ambitieux, il entend mener carrière dans l’immobilier. Donc il déserte, s’installe à la ville, gagne de l’argent, formule des projets qui, immanquablement, le ramèneront au village, dans la proximité de Blanche.

Le roman paysan tourne mal. Pour Blanche, et par ricochet pour Emilienne. Le récit est plutôt bien tourné. Si bien même que le Lecteur a fait semblant de s’émouvoir à la tragique destinée de Blanche. Son côté fleur bleue le pousse parfois à se laisser déborder par son sentimentalisme.