Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lectures
20 juillet 2018

Cette putain si distinguée

978-2-267-03062-4g

 

 

 

 

 

 

 

 

« Cette putain si distinguée »

MARSE Juan

(Bourgois)

 

Les sinistres années noires de l’Espagne. Celles du franquisme. « Dites, c’étaient des temps vraiment pourris et il fallait se raccrocher à ce qu’on pouvait. Si en vendant son âme on sortait de la misère, eh bien, on la vendait. »

1949. Carol, une prostituée, est assassinée dans la salle de projection d’un cinéma populaire de Barcelone. Etranglée avec une chute de la bande d’un film célèbre. Gilda. Par l’opérateur qui était aussi son client.

Un demi-siècle plus tard, un écrivain (qui pourrait être Marsé lui-même) est sollicité pour écrire le scenario d’un film s’inspirant de cette sordide affaire. L’assassin a purgé sa peine. Il accepte de dialoguer avec l’écrivain et de répondre aux nombreuses questions que celui-ci souhaite lui poser. Mais sa mémoire fluctue. Volontairement ou non ? Une mémoire qui est cette « putain distinguée ».

Dans le contexte de la « transition démocratique », cette rencontre réveille les pires des souvenirs. Le projectionniste fut le protégé d’un Anarchiste traqué par les fascistes. Un homme avec lequel Carol était également en relation. D’interrogations en réponses, les deux hommes pataugent dans ce temps de l’histoire espagnole qui confina en permanence avec l’abomination. Comme en témoigne l’évocation du psychiatre, médecin militaire, qui prétendit extirper le « gène du communisme » chez les Républicains qui passèrent entre ses mains.

Roman intense. Roman porteur de souffrances qui rien ne parvient à apaiser. Roman qui démontre qu’il n’est rien de pire que d’effacer des mémoires les plus abjectes des pratiques politiques.   

Publicité
Publicité
Commentaires
Lectures
Publicité
Publicité