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Lectures
19 avril 2017

Le noyau blanc

Le-Noyau-blanc

 

 

 

 

 

 

 

 

« Le noyau blanc »

HEIN Christoph

(Métailié)

 

Nouveau roman de l’Auteur de « Paula T., une femme allemande ». Nouveau roman qui s’ancre dans ce qui fut la RDA, à Leipzig plus précisément. La vie d’un chargé de cours à l’université. Rüdiger Stolzenburg. La soixantaine. Une vie sans grand attrait. Un salaire qui lui permet tout juste d’assumer l’essentiel. Et la crainte du pire : l’administration fiscale exige de lui le paiement d’impôts liés à des revenus non déclarés. De brèves liaisons. Une femme qui s’est attachée à lui mais qu’il maintient à distance.  Et une obsession : Weiskern, comédien et librettiste qui aurait œuvré au service de Mozart. « Il continue à fouiller les archives, cherche dans les documents paroissiaux, correspond avec des chercheurs, des essayistes, de bizarres archivistes du dimanche, des descendants du comédien et auteur originaire de Eisleben, méfiants et sans le moindre intérêt pour leur ancêtre, il espère dénicher des écrits encore inconnus ou des renseignements ou des pistes, obtenir d’autres pièces de ce puzzle, avec lequel il compte donner une image complète des nombreuses facettes de cet extraordinaire Saxon, extrêmement célèbre à Vienne, dont la publication des écrits devait parachever et compléter la célébrité. »

Une quête au cours de laquelle Rüdiger Stolzenburg se confronte à un escroc. Dans cette Allemagne de l’Est intégrée voilà bientôt tente ans dans un système capitaliste sans foi ni loi. Où l’étudiant issu d’une famille fortunée fait des pieds et des mains pour acheter l’obtention du diplôme qu’il ne mérite pas. Corruption endémique. Prévarication. Un autre monde auquel le vieux professeur n’était pas préparé, auquel il peine à s’adapter, dont il sait qu’il ne lui concédera que des miettes. Des miettes dont cependant il se satisfait. « Suivre les  fluctuations de la Bourse, observer les panneaux remplis de chiffre, spéculer sur des matières premières ou des valeurs virtuelles, cela me plongerait dans la dépression. Je serais au bord du suicide si je devais jour après jour contrôler des colonnes de chiffres. »

Ne lui reste que Friedrich Wilhelm Weiskern. Sa quête constante des documents improbables qui lui permettraient de publier les deux tomes de l’ouvrage qui serait « son » aboutissement. Alors que l’université pleure misère, privée de l’argent public nécessaire à son bon fonctionnement, contrainte de quémander des aumônes auprès de rares et richissimes donateurs. Le passage du socialisme réel au capitalisme triomphant. Un roman doux/amer, aux colères et à l’indignation contenues. Reflet d’une littérature allemande qui, sur son versant oriental, propose de nombreuses et belles surprises.

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