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Lectures
23 juillet 2013

La nuit des femmes qui chantent

lidia

« La nuit des femmes qui chantent »

JORGE Lidia

(Métailié)

 

Un quasi rendez-vous manqué, le Lecteur ayant éprouvé quelques difficultés à accompagner jusqu’à son terme l’histoire des quatre jeunes femmes qui se placent sous la tutelle d’une autre femme. Femme dont l’ambition est de créer un groupe musical fédérant les diversités des talents de celles qui sont des survivances de feu l’empire colonial portugais. Un empire dont de fulgurantes images qui reviennent à la mémoire de la narratrice. (« Je me souviens que mon père avait écrasé avec ses bottes les doigts de l’élève préféré, que les mains de l’élève avaient résisté à l’impacte des semelles, que mon père était rentré dans la cabine pour prendre la machette que nous avions placée sous le siège, prêt à trancher les mains de l’élève cramponnées aux ridelles… »). Le groupe se constitue autour de son instigatrice. Il répète. Il compose. Il s’initie aux rudiments de l’art vocal. La narratrice devient celle qui écrit les textes. Le succès leur semble promis. Mais un grain de sable s’introduit dans les rouages de la machinerie mise au point par l’instigatrice.

Lidia Jorge brosse un tableau aux teintes pastel d’une société dont les cinq femmes seraient en quelque sorte le révélateur. D’une société de classes. La femme dotée et de l’argent et du pouvoir. Les femmes qui ne disposent de rien d’autre qu’un peu de talent, une voix ou l’art d’écrire. Des relations ambiguës. La soumission à des intérêts auxquels les plus démunies ne comprennent rien. Seule la narratrice tentera, dans une relation amoureuse avec le chorégraphe chargé de la mise en scène, de se préserver une part d’indépendance. Le Lecteur regrette que ce roman-là n’ait pas fait usage de couleurs plus vives, plus intenses, plus charnelles. Mais peut-être que sa sensibilité particulière ne lui a pas permis d’accéder à des subtilités auxquelles d’autres seront peut-être sensibles.

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