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Lectures
2 novembre 2023

Ce pays qu'on appelle vivre

bois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Ce pays qu’on appelle vivre »

BOIS Ariane

(Plon)

 

Roman particulièrement attachant. Aux yeux de ce Lecteur dont l’enfance fut marquée par les efforts incessants de son géniteur pour qu’il apprenne et enregistre ce que fut l’abomination française durant la Seconde guerre mondiale. Les années de la collaboration d’une bonne part des élites françaises avec leurs maîtres et complices nazis. Le roman d’Ariane Bois fait vivre quelques personnages durant ces sinistres années-là. Quelques-uns qui sont de vrais personnages, Max Ernst par exemple. Quelques autres nés de l’imagination de la Romancière. A commencer par Leonard Stein, caricaturiste allemand qui a fui l’Allemagne hitlérienne parce que juif, qui a échoué à Sanary où la flicaille pétainiste le débusque et l’envoie aux Milles, camp d’internement inventé par de braves franchouillards et qui servira de rampe de lancement vers d’autres camps aux noms qui aujourd’hui encore donnent froid dans le dos, tels Dachau ou Auschwitz. Les Milles où Leonard Stein rencontre Margot Keller, juive elle aussi, qui œuvre au service d’associations, lesquelles tentent de sauver de l’anéantissement quelques-unes et quelques-uns des Indésirables que les sbires de Pétain confient aux bons soins des envahisseurs.

Donc un roman que revient avec beaucoup de justesse sur les pages les plus noires de l’histoire de la France contemporaine. Un roman de la mémoire collective, laquelle ne peut être considérée comme accessoire et secondaire. Un roman nécessaire. Nécessaire au-delà du seul ressenti d’un vieux Lecteur auquel cette histoire-là fut révélée jusque dans ses aspects les plus hideux.

Les Milles, le vieux Lecteur en avait entendu parler. Les Milles avaient été évoqués devant lui en ses années de jeunesse. Mais il dut attendre l’an 2017 pour visiter le site de l’ancienne fabrique de tuiles où, de 1941 à 1944, furent internés des milliers de victimes des persécutions perpétrées par les féaux du Maréchal. Il en ressortit bien plus que bouleversé, effaré par cette vision des conditions dans lesquelles tant et tant d’Indésirables furent entassés dans des espaces insalubres, inhumaines, avant que ne s’opère leur transfert vers les camps de la mort. Témoignage de ce transfert : le vieux wagon à bestiaux immobilisé sur les rails de ce qui fut le quai des expéditions.

(Sur la façade de l’ancienne tuilerie, une niche abrite, au dernier étage, une statuette de la Vierge Marie. Cette statuette était-elle déjà en place lorsque Hans Bellmer et Max Ernst séjournèrent aux Milles sous le regard indifférent des milichiens du Maréchal ?)

 

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