La nuit de l'attente

« La nuit de l’attente »

HATOUM Milton

(Actes Sud)

Un roman brésilien qui a passionné le Lecteur. De bout en bout. Un roman qui lui a restitué des moments de sa vie à lui, ceux de ses découvertes loin d’être seulement littéraires de ce qui se passait en Amérique latine. La seconde partie des années 60 de l’autre siècle, celle de sa jeunesse. Le Brésil. L’instauration de la dictature militaire. Laquelle dictature se montra tout aussi violente, brutale, cruelle que toutes celles qui prévalurent alors sur le continent. Brasilia. Une ville/capitale née de quasiment rien, voulue par un pouvoir politique qui rêvait d’étendre le Brésil « utile » vers les régions amazoniennes, imaginée par des architectes (dont un certain Niemeyer). Une ville qui va accueillir parmi ses bâtisseurs le père de Martim. Martim dont Milton Hatoum fait son narrateur à travers ce qui est assimilable à un journal intime. Sa découverte de Brasilia, ville/chantier. Ses rapports complexes avec son géniteur. Sa recherche désespérée d’entretenir un lien, fusse-t-il ténu, avec sa mère qui est restée à Sao Paulo. Ses amitiés. Son intégration à un groupe de jeunes qui se s’est lancé dans le théâtre amateur et qui ambitionne, envers et contre tous, de créer une ambitieuse revue culturelle (Tribo). Dans le tumulte en provenance du monde extérieur, avec tout ce que suppose l’élan qui se produisit en 1968. Face et contre la répression féroce des militaires.

La nuit de l’attente s’interrompt lorsque Martim est contraint, parce qu’il est sous la menace d’une arrestation, de fuir Brasilia. Direction Sao Paulo. Et sans doute l’exil. Puisque plusieurs pages du journal intime, écrites à Paris, servent à commenter quelques-uns des épisodes qui marquèrent le séjour de Martim à Brasilia.

Donc une suite en attente. Une attente, celle-là, que le vieux Lecteur souhaite qu’elle ne soit pas trop longue. Lui qui se passionne toujours pour le Brésil et pour ce qui s’y produit. Dont ces élections présidentielles qui opposent le président sortant, un ancien militaire d’extrême-droite, et un candidat de l’extrême-centre, ancien président et dont le nom résonna autrefois comme un espoir de transformation sociale.