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Lectures
29 août 2022

Par la forêt

laura

 

 

 

 

 

 

 

 

« Par la forêt »

ALCOBA Laura

(Gallimard)

 

Roman perturbant. A tout le moins. Du moins à l’égard du vieux Lecteur. Les deux enfants, deux frères, au mitant des années 1980, noyés par leur mère apparemment aimante. Griselda. Plus de trente ans plus tard, la Narratrice retrouve la Survivante. Flavia. La Narratrice tente non seulement de réécrire les évènements tels qu’ils s’étaient réellement déroulés mais surtout d’en comprendre le pourquoi. La loge minuscule sise dans le lycée privé où officiaient alors Griselda et Claudio ? Un espace étriqué où doivent cohabiter les deux adultes et leurs trois enfants ? Les liens qu’entretient toujours Claudio avec sa première épouse, une française avec laquelle il s’était marié chez lui, là-bas, en Argentine ? Leur commun partage dans un pays soumis au joug d’une cruelle dictature militaire ? Des conditions d’existence à la limite de l’insupportable dès lors qu’ils s’installent en France ? Flavia délivre petit-à-petit des bribes d’une histoire complexe dont sa mémoire n’a gardé que des flashs. Mais d’autres témoignages s’additionnent aux confidences délivrées par Flavia à la narratrice. Ceux de Colette, l’institutrice qui le soir du drame avait pris sa jeune élève en charge et qui ne cessera plus de l’accompagner. Ceux de René, l’époux de Colette.

Sous une apparence de neutralité confinant à l’objectivité, ce roman qui s’inspire de faits réels transpire d’une douleur qui est celle de tous les personnages. Griselda, en premier lieu, sorte de clown triste au moment du drame, outrageusement maquillée lorsqu’elle s’en vient jusqu’à l’école qui accueille Flavia (et que Colette refusera de lui confier). Mais aussi Claudio, ce père velléitaire, un peu lâche, mais attaché à la famille qu’il a bâti au lendemain de l’exil avec Griselda. Et Flavia, la femme qui illumine le roman, Flavia devenue photographe professionnelle et dont les travaux témoignent des abominations dont souffre l’humanité. Un roman qui confirme que le Lecteur n’avait pas eu tort d’apprécier une œuvre précédente de Laura Alcoba, « La danse de l’araignée ».

 

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