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Lectures
11 juin 2021

Histoire du fils

fils

 

 

 

 

 

 

 

 

« Histoire du fils »

LAFON Marie-Hélène

(Buchet-Chastel)

 

Chacune des rencontres du Lecteur avec les romans de Marie-Hélène Lafon lui procura de ces plaisirs littéraires qui, en ces temps de l’inessentiel, se font rares. Histoire du fils est de cette lignée-là. Un roman court, dense, vibrant d’une vie intérieure qui n’est pas sans évoquer dans son esprit de découvreur le meilleur de Giono. Un roman à l’écriture contenue, sans débordements inutiles, qui sait faire vivre ses personnages tout aussi bien qu’il parvient en quelques lignes à conférer aux paysages une belle et forte authenticité. (Remontent aussi, qu’il voudrait oublier dans le sommeil, un cri jeté dans le matin, les feulements de bête écorchée du frère longuement mort et les yeux fous de la servante fautive.)

Une vie. La vie d’André. Le fils. Le fils de la belle et si libre Gabrielle. André, né de père inconnu, comme cela se disait autrefois. Un monde lié à la ruralité, du côté de Figeac. André qui grandit auprès d’Hélène, sa tante (la sœur de Gabrielle) et de ses cousines. André dont Gabrielle, la mère, s’en revient chaque été dans le Lot pour ses vacances qui ne s’encombrent toutefois pas trop de la présence de son rejeton. Les années passent. Du début du 20° siècle au début du 21° siècle. L’inconnu n’est peut-être plus tout-à-fait un inconnu. Les secrets de famille qui sont si difficiles à percer. 1962, 1984, 1998, une vie entière à flairer les traces du père, de loin ou de près, à Paris ou dans le Lot…

Une vie. Des vies. Qui s’articulent entre elles au sein d’une société qui change sans jamais vraiment changer. Des vies. Reflets d’un monde en quête de repères. Un beau, un très beau roman qui a ravi le Lecteur.

« On les sait vrillés l’un à l’autre, noués, descendus du Nord lointain du département, un pays pentu, bourru, caparaçonné de neiges interminables entre novembre et avril, et strié d’orages impérieux pendant les deux mois d’été éruptifs où tout ce que le Sud du département compte de domaines agricoles notoires envoie à l’estive, au-delà du Puy-Mary et du Lioran, sur les plateaux du Cézallier ou du Limon, force troupeaux de vaches rousses promises à la griserie longue des montagnes fourrées d’herbes grasses… »

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