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Lectures
9 décembre 2020

Les Faits

faits

 

 

 

 

 

 

 

 

« Les Faits »

ROTH Philip

(Gallimard)

 

L’autobiographie d’un romancier. En l’occurrence Philip Roth. Dans une nouvelle édition et, surtout, dans une nouvelle traduction qui ont ravi le Lecteur. (« Son » ancienne édition avait peut-être fait les délices d’une amie ou, pourquoi pas, d’un ami, puisqu’elle avait disparu de sa bibliothèque…) Donc des retrouvailles, vingt ans plus tard. Alors que l’œuvre littéraire de Philip Roth n’avait pas cessé de se construire. Une construction que le Lecteur ne cessa pas d’accompagner.

« Quant à la caractérisation, Roth, tu es le moins convaincant de tous tes protagonistes. Ton don à toi, ce n’est pas de personnaliser ton expérience, mais de la personnifier, de l’incarner dans la représentation d’un sujet qui ne soit pas toi, justement. Tu n’es pas dans l’autobiographie, tu es dans la personnification. » Lucidité ? A n’en pas douter. Sauf que ce propos n’appartient pas, a priori, à Roth, mais à Nathan Zuckerman. Mais pour les familiers de Roth, Zuckerman n’est que l’ombre (ou le prolongement ?) de l’Ecrivain, un des personnages centraux de son œuvre, celui auquel l’Auteur de Portnoy et son complexe confie la responsabilité d’apporter une conclusion à ce qui, somme toute, n’est qu’un essai d’autobiographie. Une conclusion « analytique », comme un pied de nez ou un contrepoint à la version officielle concoctée par Roth.

Comment devient-on écrivain au cours des années 1960, lorsque l’on est issu d’un milieu modeste et, surtout, lorsque l’on est juif ? Par quel cheminement parvient-on à se libérer, à oser contourner les conformismes et à imposer une littérature non conventionnelle. Les Faits permettent d’y voir plus clair. Si tant est que la lumière puisse surgir des ténèbres.

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