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Lectures
13 mars 2020

Les veilleurs de Sangomar

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« Les veilleurs de Sangomar »

DIOME Fatou

(Albin Michel)

 

Un superbe personnage de femme. Coumba. Jeune veuve. Mère de Fadikine. Recluse selon la tradition chez ses beaux-parents en la seule compagnie de sa fillette. Visitée chaque jour par sa mère. Défaite de sa féminité dissimulée sous un amas de draps blancs. Coumba qui pleure Bouba son mari, disparu au large du Sénégal lors du naufrage du Joola. Comba qui n’accepte pas cette cruelle destinée. Coumba qui se résigne puis se redresse et se lance dans l’écriture su souvenir des jours heureux. Des carnets que Fadikine lira peut-être. Demain. Coumba qui se rebelle et s’essaie de revenir à la vraie vie.

Un superbe personnage de femme. Cependant débordée et engluée dans le fatras des phrases qui sont celles des conteuses africaines. Un fatras dans lequel le Lecteur s’est parfois égaré. Ce qui lui fut dommageable, lui qui s’était pris d’une vraie passion pour Coumba. Bien qu’il ait apprécié l’immersion sur un continent qu’il ne connait pas.

A noter qu’en cheminant vers le terme de sa découverte de ce roman le dimanche huit  mars, il lut ce paragraphe qui traite de la question du féminisme. « Aucun monsieur n’est digne de respect quand les membres féminins de sa famille ne jouissent pas des mêmes droits que lui. Et que l’on arrête de nous infliger une casuistique par chapelle ! toutes étant d’accord à propos de la gent féminine : elles l’infériorisent pareillement. Trêve de relativisme culturel ! La dignité n’a ni couleur ni religion, encore moins de nationalité, elle est universelle. Autre porte ouverte que ce siècle doit pourtant enfoncer encore : la dignité ne tient pas moins bien dans un chignon que dans une barbe ; le port de tête n’est pas une affaire de genre, mais de colonne vertébrale. Alors, oui, féminisme, et pas contre les chromosomes Y – sans lesquels les X resteraient d’insignifiantes inconnues -, mais bien un féminisme pour… Pour valider la voix de Coumba, de toutes ses sœurs, sous tous les hémisphères. Un féminisme pour progresser, avancer avec le sourire, sans se casser inutilement les dents à mordre les pachydermes, espèce en voie de disparition. Féminisme, parce qu’il concourt à la fraternité ! Au lieu de se confronter de manière stérile, il s’agit de se concerter pour construire, ensemble, une société meilleure. Eh oui, féminisme, même avec les sœurs boxeuses, qui agacent les boucs préhistoriques, mais aussi leurs sœurs pacifistes ! La société n’a qu’à leur faire une plus juste place, elles auront alors moins de raisons de râler, bousculer, cogner. Sur le point de mourir, les mules finissent par donner de violents coups de pattes. A qui la faute, si ce n’est à ceux qui les surchargent ? »

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