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Lectures
4 juin 2019

Ces femmes-là

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« Ces femmes-là »

MORDILLAT Gérard

(Albin Michel)

 

Du Mordillat pur jus (bis repetita ???). Le Lecteur ne s’en plaint pas, lui qui prend toujours plaisir à s’enclore dans des romans tout pleins de rage et de fureur. Des romans qui mettent le doigt sur les tares des sociétés capitalistes dont les tenanciers exhibent une foi inébranlable dans les prétendues vertus du néo-libéralisme.

Dans « Ces femmes-là », Gérard Mordillat se livre à un exercice d’anticipation. Si peu, mais tout de même. Quelques années seulement, mais qui suffisent au vieux Lecteur dont la mémoire s’effiloche pour qu’il ne s’égare pas et qu’il y retrouve même l’essentiel de ses repères (politiques en particulier). L’anachronique franchouillerie qui se prétend toujours républicaine ne se désole pas de l’irruption d’un pouvoir totalitaire qui vient de prendre les « affaires » en main. Certes, quelques oppositions ont survécu et sont tolérées par les nouveaux maîtres du pays. Un syndicat en particulier. Mais l’essentiel des personnels politiques et des membres les plus en vue de la société dite civile s’adaptent et collaborent, dissimulant à peine des ambitions, celles d’occuper des postes de premier plan dans la machinerie qui se met en place. Presque tous, donc sauf la frange des irréductibles, la résurgence des gauches de l’insoumission. Le syndicat, dans des conditions extrêmement difficiles, appelle à une manifestation. Une manifestation que le nouveau pouvoir entend récupérer en usant des vieilles et traditionnelles recettes : la provocation et le recours à la violence. Il parvient, semble-t-il, à ses fins.

Sauf que dans ce maelstrom, les femmes vont jouer un rôle déterminant. Elles vont être celles qui mettront en œuvre et réaliseront l’affranchissement. Car au-delà des multiples péripéties qui longtemps donnèrent l’impression au Lecteur que Mordillat, abdiquant lui aussi, concéderait la victoire aux Puissants et à leurs exécutants, les femmes parviendront à inverser les données du combat et donc mettre en échec les dits totalitaires, leurs soldatesques et leurs technologies pourtant les plus sophistiquées.

Au bout du compte, une grande bouffée d’air frais qui revivifia le Lecteur et lui donna l’envie de survivre encore un peu afin de savoir si ce qui s’apparente chez Mordillat à de l’anticipation relève du possible.

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