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Lectures
17 octobre 2017

Voyager

voyager-de-russell-banks-portrait-de-lecrivain-en-voyageur-04

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Voyager »

BANKS Russel

(Actes Sud)

 

Banks ! Un de ces écrivains américains qu’il est judicieux de fréquenter. Un de ces écrivains américains que le Lecteur fréquente depuis une bonne vingtaine d’années (depuis que la maison que dirigeait Dame Françoise – devenue depuis peu, allez savoir pourquoi, ministre de la culture au service de Foutriquet 1° - publia « Le Livre de la Jamaïque »)

« Voyager » contient un peu (qui est sans doute l’essentiel) de chacune des œuvres de Banks. Un possible condensé. Revu et corrigé par un Ecrivain qui a pris de la bouteille (foutre dieu, Banks est de deux ans l’ainé du Lecteur !), mais qui n’a pas cessé de bouger. De la Jamaïque et des Antilles jusqu’aux Andes et à l’Everest en passant par le Kilimandjaro et l’Alaska. Non pour réaliser des prouesses insensées, mais afin de vérifier si sa mécanique humaine chaque jour un peu plus vieillissante, gardait quelques-unes de ces capacités qui permettent de se mouvoir dans des milieux pas toujours très accueillants.

Mais chez Banks, le voyage ne vise pas à satisfaire d’égoïstes satisfactions. Le voyage, c’est la découverte. La découverte de l’autre, des autres. Le voyage, c’est l’observation du monde, de notre monde, et de ce qu’il advient de lui. C’est donc la critique, pertinente, amusée parfois, du délabrement qui prélude peut-être à la catastrophe globale. Tout ce qui s’accumule dans de courts récits et qui leur confère cette authenticité qui sut ravir le Lecteur.

Et puis, c’est une vie. Une vie d’homme. Professeur d’université et donc Ecrivain à la renommé relative en son propre pays. Ce sont des mariages, donc des amours contrariés, des enfants égarés. C’est un pays, cette Amérique où le hasard le fit naître. C’est enfin la rencontre avec Fidel Castro. Un court récit loin des caricatures qui prévalent dès lors que se libellent quelques phrases sur « El Commandante ». Une approche humaine, non dénuée d’humour.

« Vers 6 heures du soir, il a dit : « Vous devez être fatigués mes garçons. » Kennedy (William) frisait les soixante-quinze ans tandis que mon Medicare était sur le point de prendre effet. Personne ne nous avait appelés « garçons » depuis un demi-siècle. Mais nous étions fatigués : neuf heures de proximité avec Fidel Castro, c’est épuisant. En outre, la veille, nous étions restés jusqu’à trois heures du matin au dîner qu’il avait offert au groupe d’écrivains en visite qui étaient tous, à l’exception de Kennedy et de moi-même, originaires des Caraïbes, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Castro s’était cependant droit sur Kennedy et sur moi, les seuls gringos présents à son dîner… »

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