Un voleur de Bagdad

« Un voleur de Bagdad »

FATAH Sherko

(Métailié)

L’histoire d’Anouar. Gamin dans le Bagdad des années trente, quand l’Irak est encore sous le joug britannique, il se lie à une bande de sauvageons et participe à moult cambriolages. Mais il est également devenu l’ami d’un jeune juif, Ezra. Puis il s’introduit dans l’univers glauque des Chemises noires irakiennes.

L’histoire d’Anouar au cœur de la grande Histoire. Les prémices de la naissance d’Israël et ceux du nationalisme arabe. La tentation « nazie » du Grand Mufti de Jérusalem. Anouar incarne à lui tout seul la confusion et les errances idéologiques. De Bagdad à Berlin, des petites rapines jusqu’à la collaboration avec ceux qui exterminèrent les juifs. La rencontre sur le front de l’Est avec un médecin de la SS. Amoché par la guerre, défiguré, Anouar retrouvera le même toubib de longues années plus tard dans l’hôpital de Bagdad, là où il travaille.

Le bon côté de l’Histoire. Celui des vainqueurs. Du moins pour ce qui concerne les deux questions cruciales du Moyen-Orient évoquées dans cette note. Les vaincus subissent la loi des plus forts. Si le roman d’aventure ne manque ni d’intérêt ni de saveur, son positionnement idéologique a suscité plus que des réserves chez le Lecteur. Conforme. Consensuel. Donc construit pour satisfaire celles et ceux qui aiment se situer dans le camp des vainqueurs.