Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Lectures
18 avril 2012

Le palais des autres jours

char

« Le palais des autres jours »

CHAR Yasmine

(Gallimard)

 

Le Lecteur en était resté sur un sentiment particulièrement favorable au terme de sa découverte du premier roman de Yasmine Char (« La main de dieu », chez le même éditeur). Roman auquel la guerre civile libanaise servait de toile de fond, roman âpre et charnel qui laissait entrevoir des pans entiers de la folie d’une humanité qui avait perdu l’essentiel de ses repères. Un roman plutôt réussi qui mettait alors en scène une sorte d’Antigone confrontée à la violence et comme emportée par elle.

Dans « Le palais des autres jours », cette Antigone, accompagnée de son jumeau, son frère, emprunte les chemins de l’exil, des chemins qui la conduisent en France. Dans un premier temps auprès de la mère qui, autrefois, déserta et qui s’avère si futile que l’adolescente choisit de la fuir définitivement. Commence alors la nouvelle vie, en compagnie du gémeau, dans le Paris des années quatre-vingt-dix. Où elle se confronte une fois encore à la violence, celle des attentats. Où son gémeau s’englue dans une dérive qu’elle ne parvient pas à contenir. L’Antigone de Yasmine Char s’essaie alors de trouver seule le chemin de sa rédemption. Sur une terre hostile ou, au mieux, indifférente.

Le Lecteur s’est senti moins proche, moins solidaire de cette Antigone-là que de la précédente, celle dont il a pressenti trop vite qu’elle réussirait, en dépit des multiples handicaps, son intégration à la société européenne. Une Antigone qui s’est en outre délestée d’une partie de son âpreté, qui recherche les clefs d’une certaine assimilation à une autre culture. Une Antigone en voie de normalisation, une Antigone qui se résout à la rupture et se défait du gémeau enrôlé par une cause qu’elle ne peut ni comprendre ni, a fortiori justifier. Une Antigone qui se fond finalement dans la société qui lui concède un peu d’espace. « Lentement, je me suis levée avec les autres sans détacher les yeux du ciel. Il me montrait le chemin à suivre. »

Publicité
Publicité
Commentaires
Lectures
Publicité
Publicité