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Lectures
25 novembre 2011

Histoires d'ici et d'ailleurs

sepulveda

"Histoires d'ici et d'ailleurs"
Luis SEPULVEDA
(Métailié)

Une bonne vingtaine de chroniques. Dont celles auxquelles le Lecteur fut particulièrement sensibles: le retour de Sepulvada au Chili en 1990 au terme de longues années d'exil. La fin de la dictature. Le difficile, l'ardu retour à la démocratie. Les compromis boiteux. Les renoncements. Cette colère qui gronde chez celui qui aura vécu une vie d'errances. "Au nom de la Patrie, on verra se réconcilier ceux qui ont souffert d'être écartés du pouvoir et les assassins de ceux qui n'ont pas d'avenir... Mais, de l'autre côté de ce miroir où nous devons nous regarder danser sur une musique de commande, nous ne trouverons pas le tain des images fidèles. A peine une pâte fétide et visqueuse, un amalgame de mensonges, d'ignominies et d'escroqueries..."
Le Chili que le Lecteur n'a jamais cessé d'aimer est bien celui d'Allende et donc de Sepulveda. Il ne peut  dissimuler la si vive émotion qui le fit revenir cinq ou six fois sur les pages que le romancier consacre à "Héros fragiles" le film d'Emilio Pacull. "Le film de Pacull est un kaléidoscope que le réalisateur agite pour proposer, à travers les combinaisons aléatoires des fragments de verre, des prismes différents qui vont tous dans le même sens: l'héroïsme de ceux qui luttèrent pour réaliser le plus beau des rêves collectifs, celui de la Voie chilienne vers le Socialisme, est né au moment précis où ils ont pris parti pour les pauvres, les dépossédés, les damnés de la terre. Ce sont des héros qui ont, pour seule patrie, une idée rédemptrice et juste. Des héros involontaires."
L'exilé a beaucoup voyagé. D'étranges et douloureux voyages que Sepulveda narre avec une infinie pudeur. Le Chili, si présent, ne constitue pas la seule trame des chroniques. Il en est l'axe central. D'autres thèmes conduisent le romancier a interrogé le Lecteur, à le contraindre à la réflexion; Comme lorsqu'il traite de ce qui fut son métier: le journalisme. A travers les questions que lui posent celles et ceux qui furent chargés de l'interviewer au lendemain de l'obtention d'un prix littéraire. "Qui êtes-vous?" La réponse de Sepulveda, en quelques mots bien sentis, traduit les terribles, les effarantes réalités de ce monde d'aujourd'hui. "Je suis aussi journaliste, dis-je, et je me sens pareil à Don Quichotte de la Manche, finalement vaincu, regardant l'ignorance danser joyeusement dans la cour de sa maison autour du bûcher où flambent les livres."

 

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