« Une malle pleine de gens »

TABUCCHI Antonio

(Folio 5346)

« La poésie de Pessoa est l’analyse la plus subtile, dolente et tragique de l’homme du 20° siècle, mais aussi la plus lucide, la plus impitoyable : un homme tourmenté, enclin à la raillerie et qui se prend lui-même pour cible, avec sa vérité et son venin, son abus de paradoxe, sa capacité d’affirmer ironiquement le contraire d’un axiome auquel il a eu recours avec une égale ironie, écrit une poésie parmi les plus révolutionnaires de notre temps. Aussi, pour ne pas courir le risque d’apposer de façon expéditive et un peu vaine des étiquettes politiques sur une pensée si controversée, complexe, inconfortable et même embarrassante, nous dirons plutôt que Pessoa appartient à la littérature « négative » du 20° siècle, et nous tenterons d’en découvrir les structures portantes… »

Voilà. Les données de l’analyse conduite par Tabucchi sont clairement établies. Il suffit dès lors de se laisser entraîner et de découvrir Pessoa sous un jour que la seule lecture de ses poèmes n’avait pas laissé entrevoir. L’écrivain aux multiples facettes. L’écrivain et ses hétéronymes. La malle qui, à sa mort, contenait des milliers de manuscrits signés par les auteurs qu’il avait lui-même inventés. Antonio Tabucchi éclaire le cheminement du quasi néophyte qu’est le Lecteur. Lequel Lecteur s’en retourne vers les quelques ouvrages de Pessoa présents dans sa bibliothèque. Un peu moins niais le dit Lecteur.

Une malle pleine de gens

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