"Un été sans les hommes"

Siri HUSTVEDT

(Actes Sud)

Une drôle d'histoire d'adultère qui conduit la narratrice à déserter New York pour trouver refuge pas très loin de sa mère. Dans l'environnement de femmes en devenir qu'elle est sensée initier à l'art de la poésie. Dans la proximité de vieilles dames, toutes veuves et pimpantes, qui survivent dans l'établissement où réside la maman. Le Lecteur fut happé dans le tourbillon initié par Siri Hustvedt, emporté pour lui, déboussolé au point de s'interroger sur sa propre identité, égaré qu'il fut dans des territoires peu ou mal connus. Car l'anecdote de la trahison, même si elle revient de manière récurrente dans le récit, ne constitue qu'un alibi. Le propos est en effet infiniment plus ambitieux puisqu'il aborde aux questions du sens de l'existence. Siri Hustvedt poursuit avec une bien belle obstination cette quête du soi dans sa relation à l'autre, avec toutes les séquelles des histoires personnelles de l'une et de l'autre. Sans aucun doute un des romans les plus aboutis dans l'oeuvre de la romancière américaine.

"Et dans le coeur secret de mon coeur, je reconnais qu'il restait un peu d'ancienne guimauve que n'avaient écopée ni les épreuves ni la démence. Mais il y avait aussi l'histoire elle-même, l'histoire que nous avions écrite ensemble, Boris et moi, et dans cette histoire nos corps, nos pensées et nos souvenirs s'étaient si bien entremêlés qu'il était difficile de voir où se terminaient ceux de l'un et où commençaient ceux de l'autre."

Siri Hustvedt - Un été sans les hommes

Un été sans les hommes

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