« Rachel et les siens »

ARDITI Metin

(Grasset)

Une Palestine fantasmée, celle d’avant 1917, au sein de laquelle cohabitaient en harmonie juifs, chrétiens et musulmans. Cette Palestine où naît Rachel. A Jaffa. De parents juifs. Une famille unie qui occupe un immeuble avec une autre famille, arabe chrétienne, celle-là. Une entente parfaite. Le partage. Le mieux de ce qu’il aurait pu advenir. Sauf que le monde entre en fureur. Le si violent tellurisme mondial. L’extermination des juifs au cœur de l’Europe pourtant si policée. Les errances. Les désunions. D’autres guerres. Jusqu’à ces temps qui, à quelques nuances près, ressemblent à ceux d’aujourd’hui. Puisque le roman s’achève en 1982.

Le Lecteur s’est épris de Rachel. L’enfant de Jaffa qui de tumulte en tumulte ira de Palestine en Turquie, puis de Turquie en France en passant par Genève. De l’enfance à la vieillesse. L’obstination de Rachel à laisser des traces, à creuser quelques sillons. Malgré les drames auxquels elle se confronte (le roman, aux yeux du Lecteur, s’englue trop souvent dans le mélo). L’écriture d’une œuvre, une œuvre théâtrale. Une œuvre controversée. Jusqu’à son dernier souffle. La flamboyante Rachel, l’utopiste, que rejettent et haïssent tous ceux qui sont enlisés dans les conflits successifs.

Le Lecteur s’est épris de Rachel. Tout le reste, qui est loin de constituer une part annexe et secondaire du roman, l’a laissé perplexe, dubitatif. Bien trop dans la recherche du consensus pour être vraiment honnête ? Sur ce point-ci, le Lecteur ne se prononcera pas.

Rachel et les siens

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