« Personne ne disparaît »

LACEY Catherine

(Actes Sud)

Etrange, douloureux et bouleversant roman. La fuite d’une jeune femme, Elyria, loin du cocon familial, loin de New-York. Direction la Nouvelle Zélande où un inconnu, rencontré lors d’une soirée mondaine, lui a suggéré d’occuper à sa guise une chambre d’amis sise dans sa propriété. Elyria débarque sur une terre inconnue, croise des gens si peu ressemblants aux américains qui lui sont familiers, s’arrête quelques heures, repart. Jusqu’à retrouver l’inconnu, à s’installer dans la chambre. Une occupation de courte durée. La route, d’autres rencontres, d’autres découvertes. L’éblouissement que procurent les paysages néo-zélandais. Qui ne font pas obstacle à l’anéantissement intérieur. Oui, étrange, douloureux et bouleversant roman dont le Lecteur peine à se défaire, dont il n’a peut-être pas envie de se défaire.

« Il a mordu dans son toast et m’a fixée d’une façon qui m’a mise sévèrement mal à l’aise, j’ai essayé de cacher mon sévère malaise, et je voulais lui dire que c’était ça mon projet, venir et rester ici, parce que la vie était simple et que je pouvais me rendre utile en échange d’un endroit où dormir et ne pas être près de mon mari et ne pas être près de mon passé et ne pas réfléchir au temps ni à des projets ni à des échéances ou à cette tache de rouille dans mon ancienne douche qui me préoccupait tant, ou à cet animal sauvage avec toutes ses dents qui chargeait vers moi et qu’on appelle l’avenir, et que pendant les mois que j’avais passés ici, mon yack s’était tu, et je ne voulais pas provoquer le yack parce que ça faisait tellement longtemps qu’il n’était pas resté aussi silencieux, mais je savais bien que je ne pouvais pas lui expliquer tout ça, lui expliquer qu’il y avait en moi un gros animal inutile et colérique. »

Personne ne disparaît

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