« Niki »

CHOMENIDIS Christos A.

(Viviane Hamy)

Niki. Soit donc Victoire. Niki qui vient de mourir mais qui se souvient de son passé. Ce passé qu’elle raconte jusqu’en ses moindres détails. Son passé qui se conjugue à celui de ses parents. Près d’un siècle d’histoire de la Grèce. Plus qu’une toile de fond : une matrice. Puisque ses parents, eux, assumeront jusqu’au bout leur engagement au sein du parti communiste grec. Donc ce siècle, depuis la fuite des populations hellènes d’Asie Mineure jusqu’aux lendemains de la guerre civile, lorsque se fait jour une apparente normalisation « démocratique ».

L’enfance de Niki. Née en 1938. Fille d’Antonis Armaos et d’Anna Milonas. Tous les deux communistes. Tout autant par accident que par conviction. Emprisonnés. Contraints à la clandestinité. Niki qui les accompagne et qui donc connaît elle aussi la clandestinité. Une enfance et une adolescence qui porteront les stigmates de cette longue période exceptionnelle. Sous le fascisme et la collaboration avec les nazis, puis durant la guerre civile, la défaite des communistes et la traque de celles et ceux qui ne s’étaient pas résolus à subir le nouvel ordre social, l’ordre capitaliste. Jusqu’à ce que Niki atteigne à l’âge de femme. Jusqu’à ce qu’elle prenne le risque de se libérer de ses chaînes et d’aborder à une vie nouvelle qu’elle ne racontera pas, mais dont elle laisse entrevoir les possibles dans les dernières pages de ce roman. Un beau roman. Qui évite les pièges de la caricature, y compris lorsqu’il aborde à ces temps les plus sombres de l’Histoire du communisme. Une épopée dans la lignée de celles qui caractérisent la littérature hellénique. Vers laquelle le vieux Lecteur s’en revient avant que de confier le livre à d’autres familiers de la médiathèque sur les rayonnages de laquelle il puise une part essentielle des ouvrages dont il laisse ici quelques traces.

Niki

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