« La bonne chance »

MONTERO Rosa

(Métailié)

L’Espagne. Un bled perdu, vidé de sa substance, où les trains (les AVE, proches parents espagnols des TGV) ne s’arrêtent plus. Un appartement à vendre. Un panneau entrevu par celui qui se rend à Malaga et qui n’aura de cesse de retrouver la bourgade et l’appartement délabré qu’il achètera et dont il fera sa résidence. Un homme en fuite. Un homme qui vit de peu. (Le thème de l’homme qui disparaît de son univers coutumier n’est pas sans rappeler celui qu’exploita Montalban dans un de ses polars vieux de bientôt un demi-siècle, Les Mers du Sud.) Dans l’immeuble, une femme. Racula. Aux origines roumaines. Caissière pour le compte de l’unique grande surface de la bourgade. Elle va aborder cet étrange et mutique nouveau venu. Le début d’un rapprochement. L’homme ne se dévoile que par bribes, souvent poussé par des évènements qu’il ne maîtrise pas, des secrets qu’il eût préféré garder enfoui en lui.

Le lecteur s’est laissé prendre par ce roman à deux voix. Comme fasciné par les deux personnages principaux. Savourant un récit qui ne s’englue pas dans la noirceur, qui sait préserver les quelques zones de lumière, celles qui suggèrent qu’il existe toujours des issues pour qui ne se résigne pas à subir les violences qu’exercent les sociétés contemporaines.

La bonne chance

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