« Le bruit du dégel »

BURNSIDE John

(Métailié)

L’improbable d’une rencontre entre une étudiante « égarée », familière de la consommation de drogues et d’alcool, et d’une vieille femme solitaire. Au cœur de l’Amérique profonde. Dans une zone pavillonnaire en voie de dépérissement. Un monde en voie d’achèvement.

Kate, l’étudiante, est censée conduire une enquête cinématographique sur les habitants de cette zone. Sa rencontre fortuite avec Jean, la vieille dame, va progressivement donner du sens à son existence. Dans la connaissance d’elle-même. Dans la connaissance du pays dans lequel elle tente de survivre. Non point via des enseignements magistraux, mais par le truchement du récit de quelques-uns des épisodes de la vie de Jean et de ses proches (dont ses deux petits-neveux). Des années de l’après seconde Guerre mondiale à celles de la guerre froide, de la guerre du Viet Nam aux combats pour les droits civiques. La relative réussite professionnelle de Jean, mais aussi ses blessures affectives. La rupture de ses deux petits-neveux avec le système qui prévaut en cette Amérique dont le grand rêve ne cesse plus de s’étioler. L’affection qu’elle leur porte. Tout ce qu’enregistre Kate et qui l’aide non seulement à se délivrer de l’alcool et des drogues mais à essayer de s’inventer un avenir.

« Le bruit du dégel » est, aux yeux du Lecteur, un très beau roman. Le regard d’un écrivain écossais sur ce temps de l’histoire qui fut source de tant de désillusions à l’égard d’une Amérique prétendument modélisable.

Un très beau roman peuplé de très beaux personnages. Dont bien évidemment Jean et Kate. Un roman émouvant (mais non pas larmoyant). Un roman rare dont le Lecteur recommande la découverte. Une exceptionnelle œuvre littéraire.

Le bruit du dégel

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