« La cache »

BOLTANSKI Christophe

(Stock)

La demeure parisienne des Boltanski. Une visite guidée au cours de laquelle l’Auteur fait revivre sa famille. Dont ses deux plus beaux fleurons : Mère-Grand et son mari, ses grands-parents. Le mélange, le métissage des deux cultures : la française et la juive (entre Pologne, Ukraine et Russie). L’ancrage. La réussite sociale. Avec en contre-point l’antisémitisme. Diffus avant que ne surviennent les années noires de la Collaboration. Survivre. Echapper au pire. Résister. Au cœur de cette demeure faussement bourgeoise.

Le Lecteur apprécie au plus haut point ce genre de récit. Reflets de son propre pays, rappels de ce qu’il fut, des moments de son histoire qui portent les stigmates du pire. Ce qu’il est vital de transmettre. Ce que Christophe Boltanski transmet de bien belle manière.

« Son milieu dit hospitalier, immaculé, assermenté nourrit un antisémitisme virulent. Durant l’entre-deux-guerres, il a essayé d’ignorer cette haine qui ne cessait de grossir. Les blagues de carabins sur sa tête de « rastaquouère », les échauffourées aux cris de « dehors les métèques », les appels, lors de réunions syndicales, à le chasser lui et ses semblables de l’Assistance publique, les réflexions d’éminents confrères sur ces gens qui « barbotent des clients » et prennent la place de « bons Français », ou cet article du « Dr Bosc », paru dans le « Journal de l’association des externes de Paris », fustigeant les « hordes de Huns », les « invraisemblables boutures levantines » partis à « l’assaut de la médecine française », et dressant –déjà – des listes d’étudiants aux noms à coucher dehors. »

La cache

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