« Isabelle, l’après-midi »

KENNEDY Douglas

(Belfond)

Le lecteur n’a pas vécu en la compagnie de Sam (le héros du roman de Douglas Kennedy) les élans chaotiques qui le chavirèrent lorsqu’il se hasarda, voilà belle lurette de cela, à fréquenter Henri Miller qui s’en était venu lui, au début des années trente de l’autre siècle, vivre des Jours tranquilles à Clichy. Douglas Kennedy a fabriqué un roman dans la lignée de ceux qui des deux côtés de l’Atlantique ravissent et nourrissent les fantasmagories des ceux qui s’arriment aux couches moyennes supérieures.

L’histoire mise au point par l’Ecrivain américain est en effet cousue de fil blanc. Un étudiant américain s’en vient séjourner à Paris. Lui qui se prépare à exercer une brillante et lucrative profession d’avocat rencontre Isabelle lors d’une de ces soirées si spécifiquement parisiennes. Isabelle est une littéraire. Isabelle est ancrée dans le beau monde. Le coup de foudre est simultané. A tel point que Douglas Kennedy se hasarde à composer trois ou quatre paragraphes qui laissent deviner l’exceptionnelle intensité des jeux sexuels des deux amants. Sauf qu’Isabelle est mariée et qu’il est hors de question qu’elle mette un terme à son mariage. La suite ? Sam regagne les USA, revient à Paris, s’en retourne à Boston. Je te veux ; tu me veux pas. Jusqu’au jour où il rencontre Rebecca. Américaine comme lui. Des amours tout aussi exaltées que les premières. Deux femmes au caractère bien trempé. L’une, Isabelle, fume comme un sapeur. L’autre, Rebecca, boit comme un trou (de la vodka, de préférence). Et cela bien qu’elle soit devenue la mère d’un gentil petit garçon (dont Sam est le papa) que certaine maladie engluera dans la surdité. Tout va de mal en pis. Tant du côté de l’Américaine que de la Française. Mais survient Lorrie. Sam atteindra-t-il à la rédemption ? Dans un roman de gare, il est toujours possible d’atteindre à l’inaccessible.

Le Lecteur confusionne. Il en a le droit.

Isabelle, l'après-midi

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