« Les damnés de la terre »

FANON Frantz

(La Découverte)

Bien évidemment, le Lecteur s’en est revenu vers un texte qui lui fut soumis (plus qu’imposé) par l’homme qui, voilà cinquante ans, lui enseignait l’histoire et la géographie. Un texte qu’il était malvenu de fréquenter. Un texte qui provoqua un choc considérable sur le jeune d’homme d’alors, celui qui s’essayait à y voir clair, à comprendre le pourquoi d’une guerre qui, officiellement, n’en était pas une : la guerre d’Algérie. Frantz Fanon lui échut vers l’âge vingt ans. Il vient de le retrouver dans l’exceptionnel roman de John Edgar Wideman. D’où son retour précipité vers une œuvre qui l’éclaira dans sa recherche non pas d’une quelconque vérité mais de jalons susceptibles de l’aider à s’inventer un cheminement.

Ce qui l’a le plus étonné lors de sa redécouverte, c’est de constater que, contrairement à ses craintes initiales, l’œuvre majeure de Frantz Fanon n’a pris que très peu de rides. Sur les questions fondamentales, elle reste (merci Wideman !) d’actualité. Les questions du racisme. Les questions de relations entre le Monde que l’on dit Tiers (et en particulier l’Afrique) et les sociétés dites développées. Les questions de la violence. Donc une œuvre dont l’approche est conseillée à celles et ceux qui au milieu de leurs ténèbres cherchent un peu de lumière, les quelques ouvertures utiles pour que ne se résigne pas à subir les dérives du système dominant.

Les damnés de la terre

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