« La première habitude »

LEFEVRE Françoise

(Pauvert)

Des retrouvailles. Un roman, sorte de fiction autobiographique que le Lecteur avait dévoré d’une seule traite au milieu des années 70 (et qu’il a découvert, dans sa vraie version d’origine, sur l’étalage aux occasions de la librairie Gibert). Les errances, durant sept longues années, d’une jeune femme bientôt nanties de deux enfants. Sa survie dans la proximité d’un peintre. L’art de cohabiter, en bien des circonstances, avec la misère. L’inexorable descente aux enfers. Puis la solitude. Les tentatives pour sortir de la nasse. Les petits boulots. Jusqu’à ce que s’impose la tentation de l’écriture.

« La première habitude » témoigne de la condition qui fut si longtemps faite aux femmes (et dont le Lecteur considère que dans bien des domaines elle leur est toujours faite). Mais s’il s’extrait du cadre étroit du témoignage, s’il est effectivement roman, c’est que l’écriture de Françoise Lefèvre le transfigure et le sublime. Une belle œuvre qui n’est point réductible au seul féminisme, mais qui l’enrichit de cette rage de vivre, de cette volonté de s’inventer un avenir contre toutes les violences et toutes les oppressions.

(Le Lecteur doute que vous aurez la chance qui fut sienne de (re)trouver ce roman-là. Mais qui sait ? Peut-être est-il enfoui dans les stocks de l’une ou l’autre de vos bibliothèques municipales favorites ? A moins qu’il ne soit dissimulé, au second rang d’une étagère, chez un bouquiniste ou un brocanteur ?)

La première habitude

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