« Le bar des habitudes »

BARTELT Franz

(Folio/N°4626)

L’acharnement. A toujours mieux connaître son voisin, celui du pays d’Ardenne. L’homme de Nouzonville. Nouzonville que le Lecteur traversait deux ou trois fois l’an pour se rendre à Neufmanil, sur les talons de sa génitrice, laquelle se rendait là-bas pour veiller au bon entretien de la tombe de ses parents, ces aïeux que lui, le Lecteur, un enfantelet d’alors, n’avait jamais connu.

Ici, dans ce recueil, seize nouvelles. Courtes. Incisives. Mordantes. Hilarantes. Pour le plaisir du Lecteur (et de lui seul).

« Les mômes lui demandaient toujours la même chose :

- Tonton, fais-nous ta tête d’assassin !

Il leur faisait sa tête d’assassin. C’était un don naturel qu’il s’était découvert par hasard après avoir assisté à la projection d’un film russe d’avant-guerre. En temps normal, son physique ne payait pas de mine. Il ressemblait un peu à un contrôleur des chemins de fer, sans la casquette. Son œil roux frisait légèrement. Il souriait comme une carmélite dans l’amabilité de l’extase. Tout en lui respirait la simplicité débonnaire et la gentillesse. Du reste, il était fonctionnaire au cadastre, un milieu en deux dimensions, plat comme un encéphalogramme de taille-crayon, et que la violence n’avait jamais dérangé. Pour l’essentiel, son travail consistait à remplir des reçus et des quittances, à la main, en veillant à ne pas se tromper dans les virgules. »

Le bar des habitudes

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